LE DEPISTAGE organisé du cancer du sein est étendu à tout le territoire français depuis 2004, avec des modalités désormais identiques à celles du dépistage individuel. L’examen clinique est systématique, des clichés supplémentaires sont réalisés en cas de besoin, le bilan diagnostique est effectué immédiatement en cas d’images suspectes, conformément au nouveau cahier des charges appliqué dès 2002. La qualité du programme repose sur l’instauration d’une double lecture des mammographies normales et d’une évaluation annuelle effectuée par l’InVS.
Selon le nouveau bilan publié par l’Institut, le taux de participation des femmes a augmenté d’un tiers depuis la généralisation du dépistage proposé aux femmes de 50 à 74 ans, à raison d’une mammographie tous les deux ans. Le taux de participation, qui était de 33 % en 2003, est passé à 40 % l’année suivante, pour atteindre 45 % en 2005.
Objectif 70 %.
Des résultats «encourageants», mais qui n’atteignent pas encore le taux de 70 % de participation de la population cible, préconisé dans tous les pays européens qui ont mis en place un dépistage organisé. Selon ce référentiel, cependant, «il faut considérer que le taux de participation de 60% est un taux minimal nécessaire pour mettre en évidence une réduction de la mortalité par cancer du sein», note l’InVS. La participation est en hausse dans tous les départements, mais avec des disparités selon les régions. En 2005, seulement sept départements affichent des taux supérieurs à 60 % : le Cher, la Loire-Atlantique, le Lot-et-Garonne, la Meuse, le Morbihan, les Pyrénées-Atlantiques et le Val-d’Oise. En tenant compte des taux calculés sur deux ans qui reflètent mieux la participation des femmes, car c’est la période au cours de laquelle toute la population ciblée doit avoir été invitée, on observe les taux les plus élevés en Bretagne (proche de 60 %), dans les Pays de la Loire et dans le Limousin (55 %). La Corse, l’Ile-de-France et la Lorraine présentent les taux les plus bas, respectivement 31,5 %, 34,3 % et 32,1 %.
Cependant, ces taux de participation ne «reflètent qu’une partie du dépistage». Selon le baromètre santé 2005, 65 % des femmes âgées de 50 à 74 ans ont déclaré avoir effectué une mammographie au cours des deux dernières années. En 2004, 1 600 000 femmes ont effectué leur mammographie dans le cadre du dépistage organisé, ce qui a permis de détecter 10 640 cancers. «La promotion du dépistage organisé ne doit pas être relâchée. Elle doit tendre à convaincre les femmes qui ne font jamais de mammographies, mais aussi celles qui en font en dehors du programme, de profiter de la qualité offerte par le dépistage organisé», conclut l’InVS.
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