Il n’y a aucune raison médicale de priver les seniors de ces deux nouvelles classes médicamenteuses (analogues du GLP-1 et inhibiteurs de la DPP-4), en l’absence de contre-indication évidente (notamment rénales). Les études conduites chez le senior ont conclu à une efficacité et tolérance similaires à celles observées chez des sujets plus jeunes, mais elles sont si rares que leur utilisation suscite une certaine prudence. Un essai randomisé a été mené sur la sitagliptine chez 206 diabétiques de plus de 65 ans (avec une moyenne d'âge de 72 ans), présentant des taux d’HbA1c entre 7 et 10 %. La réduction de l’HBA1c sous sitaglipitine à 24 semaines était de 0,5 % et différait significativement de celle du placebo*. Les malades ont réagi de manière identique au traitement qu’ils soient âgés de plus ou de moins de 75 ans. Aucune différence en matière de sécurité d'emploi ou d’efficacité n'a été constatée en fonction de l’âge.
Prescription courante
Des études contrôlées portant sur l’innocuité et l’efficacité cliniques de la saxagliptine confirment ces données. Les résultats obtenus ont été identiques entre les sujets de plus de 65 ans et les plus jeunes.
Dans la pratique, les incrétines sont aujourd’hui de prescription courante chez les sujets âgés, avec une efficacité semblable et des effets secondaires qui ne semblent pas majorés par rapport aux diabétiques plus jeunes. Aucun ajustement de la dose n'est nécessaire en fonction de l'âge, y compris chez les patients présentant une insuffisance rénale légère (clairance de la créatinine de 60 à 90 ml/min). En revanche, l’insuffisance rénale modérée nécessite une plus grande prudence et ces médicaments ne doivent pas être prescrits en cas d’insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine inférieure à 30 ml/min) ou s’il existe une insuffisance hépatique.
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