Point n'était besoin d'être Prix Nobel de mathématiques pour prévoir que, depuis l'instauration du numerus clausus, il serait miraculeux de vouloir remplacer des promotions annuelles de 7 000 à 8 000 médecins par des promotions de 4 000.
Le mode de sélection ayant également été changé, des têtes bien pleines fortes en sciences exactes et nulles en sciences humaines remplaçant des têtes bien faites bonnes en sciences humaines et en sciences exactes, le profil des générations formées allait forcément être différent. Tout était prévisible et les problèmes actuels n'auraient pas été rencontrés si les critères de sélection pour l'entrée en Médecine, qui est avant tout
une science humaine, n'avaient pas été modifiés par des technocrates irresponsables et nuls en sciences humaines. Nous avons maintenant des promotions de techniciens-spécialistes dans tous les domaines de la médecine y compris, malheureusement, en médecine générale, d'où la désaffection pour ce mode d'exercice, surtout en libéral, contexte dans lequel les qualités humaines doivent être supérieures aux compétences techniques. Les négociations en cours, dans l'urgence comme toujours, sont pathétiques et ce ne sont pas les multiples rustines qui vont être collées qui pourront réparer des années de cécité. Nous avons un trou démographico-technique de 15 à 20 ans à traverser dans des conditions qui vont devenir cauchemardesques car la désertification des campagnes va se retrouver dans les zones urbaines.
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