PARIS, première ville de la France, est aussi la première destination touristique du monde ; en chiffres, cela donne 2,1 millions de Parisiens, 11 millions de Franciliens et 26 millions de visiteurs français et étrangers qui battent le pavé de la capitale. A des fréquences et pour des raisons différentes. Mais tous apprécieront le très dynamique «Paris pour les nuls» (1) dans lequel deux historiennes de Paris, Danielle Chadych et Dominique Leborgne, racontent l’histoire de la capitale et dévoilent ses innombrables facettes, sa formation, sa géographie, son urbanisation et son patrimoine.
Bien que le livre ne soit pas illustré, les monuments vivent dans leur diversité et les auteurs donnent des informations essentielles sur les événements historiques, sur les personnages illustres et sur les aspects de la vie quotidienne entre musées, cafés et jardins. Anecdotes et humour à l’appui, évidemment.
Changement de décor avec «New York» (2), un pavé d’un millier de pages tout en couleurs puisqu’il s’agit d’un livre de photographies. Neuf cents photos pour dépasser les clichés qui reviennent sans cesse.
De Staten Island à Harlem, des Queens à Brooklyn en passant par Soho, Chinatown ou Central Park, on pénètre ainsi dans toutes les parties de la ville, des plus mythiques aux moins connues, bercés par de brèves annotations d’auteurs comme Paul Auster, Norman Mailer ou Woody Allen parmi d’autres. Notre guide en ce périple étant Tama Janowitz, auteur de neuf best-sellers dont « Esclaves de New York » (Gallimard, 1989), pour qui New York est une ville « fantastique ».
Nul voyageur qui se rend à Moscou n’oublie l’architecture somptueuse de ses stations : Maïakovskaïa, Plochtchad Revolioutsii, Komsomolskaïa. Mais connaît-il l’envers du décor ?
Dans «Le métro de Moscou. La construction d’un mythe soviétique» (3), Josette Bouvard – agrégée de lettres, docteur en études slaves et spécialiste de l’Urss – rappelle comment le plus beau métro du monde, lancé en 1931 par Staline, qui inaugure la première ligne en mai 1935, n’est pas seulement censé incarner la supériorité de la société communiste sur la société capitaliste, mais doit être aussi un modèle à l’intérieur de l’Urss, sur tous les plans. C’est pourquoi des centaines d’ouvriers choisis parmi les meilleurs furent sommés d’écrire en temps réel leurs journaux personnels, qui serviraient à transformer le chantier en mythe pour l’éternité. Seuls deux recueils seront publiés.
Dans ce document étonnant agrémenté d’un cahier central d’une centaine de photographies, Josette Bouvard reconstitue la vraie histoire de la construction du métro de Moscou, la réelle, et celle de la propagande littéraire. Elle consacre la dernière partie à l’architecture des stations, les fameux « palais souterrains » aux fresques somptueuses directement inspirées de la Renaissance italienne.
«Des corps urbains. Sensibilités entre béton et bitume» (4) n’est qu’un « petit » livre, mais qui trouvera un écho chez beaucoup de ceux qui vivent la ville au quotidien. Thierry Paquot – philosophe, professeur des universités, éditeur de la revue « Urbanisme », producteur de « Côté ville » sur France Culture – y montre comment l’espace de la ville, si intimement lié au développement de la civilisation urbaine et de la démocratie, joue sur le corps du citadin, tant dans ses gestes et postures que dans la stimulation de ses sens.
L’auteur explique qu’il n’existe pas de « corps en soi », détaché de son environnement, mais que nos comportements, nos habitudes, notre sensibilité elle-même fonctionnent dans une bizarre correspondance au monde extérieur. Le corps sur le bitume, comme l’arbre dans la ville, se métamorphose pour continuer à vivre. La question étant de savoir si la violence de ce monde affecte profondément notre rapport à notre propre corps, donc à notre humanité.
Mais revenons à la beauté, concentrée en un autre petit livre réalisé par Gérard Denizeau, «Le Patrimoine mondial. Un héritage à préserver» (5).
Des quelque 800 sites culturels et naturels inscrits depuis 1972 au patrimoine mondial de l’humanité, l’auteur en a retenu 50 parmi les plus remarquables qui témoignent à la fois du génie humain et de la nécessité absolue de protéger ces lieux de mémoire.
Chaque site est présenté sur une double page illustrée retraçant l’histoire du monument et présentant ses caractéristiques. Une invitation au voyage.
(1) First Editions, 488 p., 22,90 euros.
(2) Editions Assouline, 1000 p., relié sous coffret, 45 euros.
(3) Editions du Sextant, 336 p., plus cahier photos en couleur de 32 p., 25 euros.
(4) Editions Autrement, 136 p., 13 euros.
(5) Editions Larousse, 128 p., 9,90 euros.
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