NI CRÉATION ni fermeture de sites hospitaliers : la région des Pays de la Loire entend maintenir son offre de soins actuelle durant les cinq années à venir. En incitant les médecins à s’installer dans les hôpitaux des petites villes. Et en donnant les moyens de se développer aux petits établissements implantés en milieu rural. Car les Pays de la Loire sont une région de contraste, la seule en France à être dotée de deux CHU (Nantes et Angers). La Loire-Atlantique et le Maine-et-Loire ne manquent ni de spécialistes, ni d’équipements de pointe. En comparaison, les départements de la Sarthe, de la Mayenne et de la Vendée font figure de parents pauvres : les médecins, qu’ils soient libéraux ou hospitaliers, rechignent à s’installer sur ces terres plus rurales.
Un des objectifs du schéma régional d’organisation des soins de troisième génération (Sros 3) consiste précisément à renforcer l’offre de soins là où elle se fait rare, par un redéploiement des moyens. Les structures de proximité seront donc maintenues. La trentaine d’hôpitaux locaux que compte la région sont invités à développer une large gamme de soins en direction des personnes âgées, en lien avec les hôpitaux généralistes avoisinants. Pour séduire et fidéliser les jeunes médecins, l’agence régionale de l’hospitalisation (ARH) des Pays de la Loire dégaine deux armes : l’augmentation du nombre de postes partagés entre les gros et les petits hôpitaux pour les urgentistes et les pédiatres, et le développement de l’internat dans les hôpitaux généraux autour des deux CHU.
S’agissant à proprement parler de l’offre de soins en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO), l’essentiel des restructurations ont été menées sous le Sros 2 dans la région. Sept maternités ont fermé ces dernières années et les fusions entre établissements se sont multipliées. Citons les hôpitaux de Sablé et de la Flèche, qui se sont regroupés sur un seul site. A Nantes, la toute neuve clinique Jules-Verne est le fruit du rassemblement de trois cliniques. A Angers, sept cliniques sont désormais réunies sur deux pôles.
L’ARH estime accomplie la réorganisation de l’offre de soins en chirurgie ; elle ne prévoit pas de nouvelles disparitions de plateaux techniques, mais le maintien de ceux en place, de façon que chacun des quinze territoires de santé de proximité soit correctement équipé. L’ARH indique qu’elle veut donner ses chances aux plateaux techniques de villes moyennes, comme Saumur et Cholet, en leur fixant des objectifs d’activité importants. Dans cette même optique d’un rééquilibrage des moyens en vue d’éviter une concentration de l’offre sanitaire à Nantes et Angers, les deux CHU sont également invités à mieux se répartir les activités de pointe, pour éviter les redondances inutiles et coûteuses. Actuellement, en pédiatrie, la chirurgie cardiaque se déroule à Nantes, tandis que la neurochirurgie s’opère à Angers.
> DELPHINE CHARDON
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