Troubles du sommeil

Penser aux pathologies associées

Publié le 16/12/2010
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DE NOMBREUX patients suivis par un psychiatre rapportent des troubles du sommeil. Certains se plaignent d’insomnie, d’autres d’une somnolence diurne, d’autres encore de la survenue de cauchemars ou de nuits agitées. Il importe alors de faire la part entre les symptômes qui s’intègrent dans le trouble psychiatrique, dépression, trouble psychotique ou trouble de la personnalité, et les symptômes découlant d’autres pathologies. Quelques questions simples peuvent permettre d’orienter le clinicien.

Ainsi, l’existence d’un ronflement, la notion de pauses respiratoires notées par l’entourage, une fatigue dès le matin, a fortiori si elle s’accompagne de maux de tête et d’une sensation de bouche sèche, une somnolence diurne sont des signes évocateurs d’un syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS). Et ce d’autant plus qu’ils surviennent chez un patient obèse, ou ayant récemment pris du poids.

Le SAOS se traduit parfois par une sensation de sommeil hachuré, associé à une fatigue, voire une somnolence diurne.

Une polysomnographie.

« Chez ces patients, une exploration complète du sommeil est nécessaire : polysomnographie avec enregistrement électroencéphalographique, et non pas une simple polygraphie ventilatoire. Ce type d’exploration est réalisé chez un spécialiste du sommeil, les délais de consultation étant aujourd’hui bien moindres qu’il y a quelques années », précise le Dr Royant-Parola.

Si le sommeil est agité, le patient se plaignant d’impatiences dans les jambes l’obligeant à se relever, il peut s’agir d’un syndrome des jambes sans repos. Ce dernier, qui peut entraîner une insomnie d’endormissement parfois sévère, est favorisé par la prise d’antidépresseurs, quelle que soit la classe, ce qui peut conduire soit à modifier l’antidépresseur, soit à y associer un autre traitement.

L’interrogatoire recherche également des parasomnies ou des troubles moteurs complexes, des mouvements périodiques nocturnes pouvant être isolés ou s’intégrer dans un syndrome des jambes sans repos. Là encore, la polysomnographie permettra de mieux cerner ces troubles.

Prudence chez les sujets âgés.

Chez les sujets âgés, une attention particulière sera portée à l’existence d’un sommeil agité avec des mouvements brutaux, qui peuvent entrer dans le cadre des troubles du sommeil paradoxal d’ordre dégénératif, avec à terme une possible évolution vers un syndrome parkinsonien ou un état prédémentiel. Un avis spécialisé est là aussi nécessaire.

*D’après un entretien avec le Dr Sylvie Royant-Parola, laboratoire d’exploration du sommeil, Garches ; présidente du Réseau Morphée – www.reseau-morphee.fr.

 Dr ISABELLE HOPPENOT

Source : Bilan spécialistes