Dans le cadre d’un protocole portant sur un traitement chronique, le pharmacien d’officine désigné comme correspondant par le patient peut, à la demande du médecin ou avec son accord, renouveler périodiquement le traitement concerné, ajuster au besoin sa posologie, au vu du bilan de médication qu’il a effectué, selon un rythme et des modalités définis par le protocole ». Ces quelques lignes publiées au JO en fin de semaine dernière consacrent ainsi la naissance du pharmacien correspondant. Sur le terrain de la médecine générale, cet avènement ne réjouit pas tout le monde.
Au SML, on reste circonspect. « Toute initiative de coopération entre professionnels de santé trouve sa pleine place dans les lieux à faible densité médicale. En revanche, appliquer cette mesure du pharmacien correspondant partout, notamment dans les zones où il y a beaucoup de médecins, risque fort de créer des clivages entre le généraliste et le pharmacien », analyse le Dr Eric Henry, responsable des régions au SML.
« Cette mesure ne résoudra pas les difficultés économiques que connaissent aujourd’hui les officines », renchérit le Dr Michel Combier. Pour autant, le président de l’Unof estime que ce décret pourra servir de base de travail pour un projet de prise en charge commune entre généralistes et pharmaciens.
Dépecage en règle
Le ton d’Union Généraliste est beaucoup moins optimiste. « On dépèce notre travail par tous les bouts », lâche le Dr Claude Bronner. Selon le co-président d’UG, « il aurait été plus utile de mettre d’abord en place une messagerie informatique communicante entre pharmaciens et généralistes ».
Le ministère de la Santé place, quant à lui, le patient au cœur de nouveau dispositif. « Cette évolution s’inscrit dans la démarche de coopération entre professionnels de santé afin de garantir aux patients atteints de maladies chroniques l’accès à des soins de qualité et d’en assurer la sécurité et la continuité »,
indique Nora Berra.
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