A LA FIN de la semaine dernière, Philippe Douste-Blazy a présenté son plan « Psychiatrie et Santé mentale », (« le Quotidien » du 7 février), rendu public quelques semaines après le drame de Pau au cours duquel une infirmière et une aide-soignante avaient été, au CHP (centre hospitalier des Pyrénées), « sauvagement assassinées », selon les mots mêmes du ministre.
Rien d'étonnnant, dans ces conditions, à ce que le ministre de la Santé se soit rendu au CHP de Pau, pour expliquer aux personnels de l'établissement les tenants et aboutissants du projet : « J'ai voulu que l'hôpital psychiatrique de Pau soit le premier informé du plan national de santé mentale et de sa déclinaison locale », a-t-il déclaré lors de sa visite, en ajoutant au passage qu'il renouvelait sa reconnaissance au personnel du CHP « pour la dignité et le courage dont ils ont fait preuve ces derniers temps ». Commentant son plan d'aide à la psychiatrie hospitalière, qui prévoit notamment un milliard d'euros supplémentaire sur cinq ans, avec en particulier la création de 2 500 postes médicaux et non médicaux, le ministre a précisé qu'il s'agissait « d'un plan ambitieux, qui vise notamment à faire du CHP de Pau une grande vitrine de la psychiatrie dans la région ».
Equipe de sécurité.
Car, sans entrer dans les détails des mesures budgétaires qui devraient profiter au CHP de Pau, le ministre a dévoilé quelques volets du plan de modernisation de cet établissement, par exemple la construction d'une nouvelle structure d'accueil d'une quarantaine de lits, baptisée maison d'accueil spécialisée (MAS), pour héberger les malades hospitalisés au long cours, mais qui n'ont pas besoin d'un suivi psychiatrique actif. De même, les bâtiments les plus vétustes et les plus anciens du centre (certains datent du XIXe siècle) devraient être détruits et remplacés par des constructions modernes aux normes. Le principe de la création d'une équipe de sécurité hospitalière, qui sera composée de treize personnes, a également été avalisé par le ministre.
Enfin, Philippe Douste-Blazy est revenu sur la prochaine mutation du directeur du CHP de Pau, Jean-Paul Busch. Il a affirmé qu'il ne s'agissait pas d'une mesure disciplinaire. Ce départ, confirmé par la direction du CHP, correspond aux souhaits de l'intéressé. Il en aurait exprimé le désir peu après le drame auprès du ministère. Pour expliquer le départ de son directeur, le centre hospitalier de Pau parle de « difficultés de communication depuis plusieurs mois » entre Jean-Paul Busch et l'ensemble du personnel du CHU de Pau. Il sera remplacé par Alain Debetz, jusqu'à présent secrétaire général de l'agence régionale de l'hospitalisation (ARH) de la région Centre. Il ne devrait exercer ses fonctions que comme intérimaire, mais il en assurera la charge jusqu'à l'achèvement du plan de modernisation.
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