Des Elections auront lieu le 16 juin prochain au Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom). Il s'agira d'élire, ou de réélire, un tiers des conseillers nationaux qui le composent, et qui sont élus pour une durée de six ans renouvelable (« le Quotidien » du 19 avril). Mais cette élection en cache une autre, car si l'actuel président du Cnom, le Dr Michel Ducloux, n'est à son poste de président que depuis le 3 juillet 2003, cela fait six ans qu'il est conseiller national de cette institution, et son poste devient vacant, comme le prévoient les statuts en vigueur. Nul ne sait à l'heure actuelle si le président Ducloux se représentera comme conseiller national, mais quoi qu'il en soit, et même s'il est réélu à cette fonction, une nouvelle élection du président et du bureau du Cnom aura lieu dans les quinze jours qui suivront le scrutin du 16 juin, à laquelle le Dr Ducloux pourra choisir ou non de se représenter.
Appétits.
Evidemment, une telle configuration soulève bien des appétits dans les rangs ordinaux, d'autant que la vénérable institution sort d'une période agitée, après les remous provoqués en son sein par la démission de l'ancien président Bernard Hoerni en 2002, dans un contexte de grève des gardes et d'exaspération des médecins libéraux contre la permanence des soins. Lui avait succédé en juillet 2002 le Pr Jean Langlois, qui avait promis dès son élection qu'il ne resterait qu'un an à son poste, son mandat de conseiller national arrivant à échéance en juin 2003.
Parole tenue, si bien qu'en juillet 2003, le Dr Michel Ducloux (74 ans à l'époque) était élu à son fauteuil. Un fauteuil qu'il va devoir quitter, ou remettre en jeu lors des deux scrutins successifs de juin et de juillet prochains.
Au petit jeu des pronostics sur le nom du successeur de Michel Ducloux, les règles sont complexes et les paris hasardeux, car les élections du bureau du Cnom présentent la particularité de se faire sans campagne et sans déclaration préalable de candidature. Les conseillers nationaux qui prennent part à l'élection du président, et plus généralement du bureau, peuvent en effet faire acte de candidature jusqu'au dernier moment, les électeurs pouvant ainsi devenir éligibles. Dans ces conditions, bien malin qui pourrait s'aventurer à faire des pronostics sur les chances de tel ou tel.
Pourtant, des candidats, il y en aura et, selon certaines indiscrétions, les bureaux du Cnom connaîtraient déjà une agitation feutrée, signe avant-coureur d'un combat électoral qui ne veut pas encore dire son nom. Réels ou supposés, les noms de candidats qui reviennent le plus souvent sont ceux du Pr Jacques Roland, président de la section formation médicale et qualifications, du Dr Louis-Jean Calloc'h, secrétaire général, du Dr Jacques Lucas, ancien secrétaire général sous la présidence du Dr Jean Langlois (et candidat malheureux à sa succession), ainsi que du Dr Gérard Zeiger, vice-président du Cnom et président du conseil départemental de Paris. Sans oublier, bien sûr, l'actuel titulaire du poste en la personne du Dr Michel Ducloux.
Quant à leurs chances de l'emporter, bien malin qui pourrait s'engager sur un tel pari. Si l'on s'en tient à l'âge des candidats, le Dr Ducloux ne paraît pas le mieux placé : âgé aujourd'hui de 76 ans, il trouverait sur sa route d'autres candidats nécessairement plus jeunes que lui. Jacques Roland est âgé de 63 ans, Louis-Jean Calloc'h, de 58 ans, Gérard Zeiger, de 65 ans, et Jacques Lucas, de 59 ans. Louis-Jean Calloc'h, de son côté, souffre du « syndrome » du secrétaire général. Au Cnom, on a en effet coutume de dire que jamais un secrétaire général n'a été élu président. Le Dr Jacques Lucas avait d'ailleurs pu le constater par lui-même lors de la dernière élection, où il avait été un candidat malheureux face au Dr Ducloux. Quant au Dr Zeiger, il aurait pour lui, outre son âge, le fait d'être président de l'Ordre de Paris, un tremplin traditionnel vers la présidence du Cnom.
En tout état de cause, c'est seulement à partir du 26 mai prochain qu'on commencera à y voir plus clair sur les projets des uns et des autres. C'est en effet au plus tard à cette date que les candidats aux postes de conseillers nationaux devront se faire connaître. On saura ce jour-là si le président Ducloux sollicite un nouveau mandat de conseiller national, préalable indispensable à une éventuelle candidature au poste de président.
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