À l'APPEL de la Cftc, de la CGT, de FO et de SUD, avec le soutien de plusieurs organisations de médecins (la CHG, la CMH, le collectif des PH et l'Amuf), les personnels des hôpitaux psychiatriques sont descendus dans la rue vendredi pour réclamer des moyens supplémentaires (« le Quotidien » du 18 mars).
En Aquitaine, ils étaient entre 400 et 500 (selon la police et les organisateurs) à défiler dans les rues de Bordeaux. La manifestation était organisée par la CGT du centre hospitalier des Pyrénées (CHP) de Pau, où une infirmière et une aide-soignante ont été tuées en décembre dernier alors qu'elles assuraient une garde de nuit. Y participaient également SUD, les syndicats des psychologues (SNP) et des psychiatres des hôpitaux (SPH), ainsi que FO.
Les personnels soignants, parfois en blouse blanche et parmi lesquels se trouvaient quelques médecins, ont manifesté devant le conseil régional d'Aquitaine et l'agence régionale de l'hospitalisation (ARH). Ils ont vivement dénoncé le plan de santé mentale du ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy présenté en février à l'issue du drame de Pau et qui prévoit de débloquer un milliard d'euros sur cinq ans.
« Ce plan fait sans concertation n'est qu'un effet d'annonce et ne propose que des demi-mesures », affirme Gilles Dupau, délégué CGT au CHP de Pau, qui souligne l'absence de politique de prévention, de formation spécifique pour les soignants et l'ouverture de la prise en charge au secteur privé. Les moyens spécifiques promis au CHP de Pau par le ministre n'ont pas été financés, ajoute le syndicaliste, selon lequel, « beaucoup de patients sortent trop vite, sans avoir eu le temps d'être stabilisés, faute de lits ».
A l'hôpital Charles Perrens de Bordeaux, « il manque au moins 100 postes de soignants », selon Marie-Françoise Lire, la secrétaire locale de FO, qui juge insuffisantes les créations de postes dans le plan de santé mentale. « On vient de nous annoncer que le budget de l'hôpital allait baisser de 1 % alors qu'il y a une pénurie de lits et de moyens et de personnel », a déploré un psychiatre.
En Bretagne, ce sont environ 300 personnes qui ont manifesté à Rennes devant le siège de l'ARH pour dénoncer « le manque de moyens flagrants » du secteur.
« L'hôpital arrive à saturation (...). On fait sortir les gens plus rapidement pour faire de la place, mais ils reviennent plus souvent car ils ont été mal soignés », déplore Michel Fourmont, infirmier psychiatrique et délégué syndical Sud à Rennes. Selon lui, à Rennes, 300 lits de psychiatrie ont été supprimés en dix ans et 240 autres sont en cours de suppression, malgré le moratoire décidé par le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, après le drame de Pau.
La psychiatrie en colère
Plusieurs centaines d'agents dans la rue
Publié le 20/03/2005
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Article réservé aux abonnés

1276213757F_Img213642.jpg
Le Quotidien du Mdecin
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Source : lequotidiendumedecin.fr: 7712
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature