Par une belle matinée de cette fin d’été de l’an 79 après J.C., une gigantesque éruption du Vésuve fit disparaître en quelques heures plusieurs cités de la baie de Neapolis. Pluie de cendres, de pierres, coulées de laves engloutirent semblait-il à jamais Pompéi, Herculanum, Stabies… Restait le témoignage de Pline le Jeune, neveu de l’amiral Pline l’Ancien, savant et écrivain mort dans la catastrophe.
La suite est bien connue : redécouverte par hasard au XVIIIe siècle, Pompéi n’a plus cessé d’être fouillée et de livrer ses trésors – dont le plus fascinant est la connaissance de la vie quotidienne d’une cité romaine et de ses habitants, figés dans un fantastique « arrêt sur image » qui renouvela fondamentalement notre vision du monde antique et eut un formidable impact sur l’art occidental.
Avec plus de 200 œuvres – fresques, mosaïques, sculptures, meubles, vaisselle, bijoux… - issues des musées de Naples et de Pompéi et présentées à travers l’évocation d’une maison pompéienne, le musée Maillol raconte magistralement cette vie quotidienne.
Cité florissante grâce à ses vignes, ses terres fertiles et son activité portuaire, Pompéi ne l’était ni plus ni moins que des centaines d’autres dans l’empire romain. Chauffage par le sol, eau courante, thermes privés, fresques et mosaïques dignes de celles de Rome pour les villas les plus cossues, tout à l’égout et jardins pour tout le monde, jardins qu’on a pu reconstituer à partir de 1970 grâce à l’identification de leur végétation. Temples, thermes, amphithéâtre de 20 000 places, palestre, piscines, caserne de gladiateurs, nombreux lupanars… Les fresques érotiques et les nombreux phallus retrouvés ont longtemps fait de Pompéi une cité licencieuse. Faux sens : la force magique des symboles de fécondité s’opposaient aux forces du mal et protégeaient les maisons.
La vie était douce, à Pompéi. Mais terrible fut l’agonie comme en témoignent les « fantômes » de plâtre (un chien, à l’expo) coulés dans les espaces laissés par les corps dans la cendre solidifiée…
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