En ce 24 mars, journée mondiale de la tuberculose, la France peut se féliciter de voir s’infléchir le nombre de cas de tuberculose. En effet , selon les chiffres 2009 tout juste publiés par l’InVS, 5 276 cas ont été déclarés (contre 5 758 en 2008). Rappelons qu’en 1980, on comptait 32,5 cas pour 100 000 habitants dans notre pays. En 2000, on ne recensait plus que 11,1 cas pour 100 000 et ce chiffre est aujourd’hui à 8,2 pour 100 000 habitants.
Comme les années précédentes, le taux de déclaration est plus élevé en Seine-Saint-Denis (30,3 cas pour 100 000 habitants), en Guyane (23,9 cas ) et à Paris (23,4 cas). Mais la situation de ces départements s’est nettement améliorée depuis 2000, où l’on comptait près de 50 cas pour 100 000 habitants à Paris, et entre 30 et 40 cas pour 100 000 habitants en Seine-Saint-Denis et en Guyane. Les départements les moins touchés sont le Cantal (1,3 cas pour 100 000) et l’Aveyron (1,5 cas). voir la carte
L’enquête de l’InVS montre également que les cas déclarés sont plus nombreux chez les SDF, et chez les personnes nées en Afrique sub-saharienne, une zone géographique de forte endémie tuberculeuse. Le profil type du malade est un homme (59%), atteint d’une tuberculose pulmonaire (72% des cas, contre 27% de formes extrapulmonaires). La moyenne d’âge est de 44 ans.
Une interprétation prudente
« Ce recul pourrait être lié au renforcement des mesures de contrôle de la tuberculose, notamment la recentralisation des activités de lutte antituberculeuse en 2006 et la mise en place du programme national de lutte contre la tuberculose en 2007 », analyse l’InVS. Dans un premier temps, ces mesures ont permis d’identifier un plus grand nombre de cas, ce qui a expliqué à l’époque l’augmentation du nombre de malades entre 2006 et 2008. Dans un second temps, elle ont fait baisser les chiffres recensés, étant donné que les cas détectés avaient été pris en charge et soignés, et donc ne participaient plus à la transmission du bacille.
En revanche, la bonne nouvelle reste à interpréter avec prudence, « compte tenu que la période d incubation de la maladie, qui est de moins de 2 ans pour la majorité des malades, peut aller qu’à plus de 30 ans », tempère l’InVS.
Pas assez de BCG chez les enfants à risque
L’Institut de Veille Sanitaire ne manque d’ailleurs pas de rappeler que les dernières données montrent aussi des couvertures vaccinales insuffisantes chez les enfants pour lesquels la vaccination BCG est fortement recommandée (enfants nés dans un pays de forte endémie tuberculeuse, enfant dont au moins l’un des parents est originaire de l’un de ces pays, enfant devant séjourner au moins un mois d’affilée dans ces pays, enfant résidant en Ile-de-France ou en Guyane…). Cependant, l’hypothèse d’un retour à la vaccination obligatoire ne se pose pas : en effet, depuis la suspension de l’obligation il y a trois ans, on ne note pas d’impact sur l’épidémiologie de la tuberculose chez l’enfant.
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