Prédire la sortie du coma grâce à l’IRM

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Publié le 13/11/2015
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Crédit photo : PHANIE

La communication entre deux zones du cerveau de patients plongés dans le coma constitue un bon indicateur du retour à la conscience de ces malades, selon les résultats publiés dans « Neurology » par les chercheurs français de l’unité INSERM 825 « Imagerie cérébrale et handicaps neurologiques » de l’université Toulouse III - Paul Sabatier.

Les chercheurs ont comparé les relevés IRM fonctionnelle de l’activité cérébrale au repos de 27 patients plongés dans le coma, dont 14 comas post-traumatiques et 13 comas post-anoxiques, à celles de 14 volontaires contrôles du même âge. Ces IRM ont été réalisés dans les 2 à 6 jours qui suivent l’événement responsable de la perte de conscience.

Plus précisément, les auteurs ont observé les communications entre le cortex cingulaire postérieur, situé au sein du cortex postério-médian, et le cortex frontal médian. Une mauvaise connexion entre ces deux zones est observée chez tous les patients dans le coma.

Un outil pour guider le médecin réanimateur

« Ce qui est intéressant, c’est que cette déconnexion était présente quelle que soit l’étiologie du coma », précise Patrick Péran, chargé de recherche dans l’unité INSERM 825.

Par la suite, ils ont mesuré l’évolution de cette altération dans le temps en comparant les enregistrements obtenus quelques jours après l’agression cérébrale et ceux mesurés trois mois plus tard. Les patients qui ont pu récupérer un état de conscience présentaient des niveaux de communication au bout de quelques mois comparables à ceux des sujets conscients. Par ailleurs, chez les patients qui ne reprenaient pas conscience au cours de ces trois mois de suivi, les auteurs ont mis en évidence une corrélation entre l’état de la communication entre le cortex cingulaire postérieur et le cortex frontal médian d’une part, et le score de réponse des patients aux sollicitations mesuré à l’aide du test de Kruskal-Wallis.

« Nous voulons maintenant mettre en place un indicateur qui puisse aider à la thérapeutique, qu’elle soit neurocognitive ou médicamenteuse, poursuit Patrick Péran, pour que l’on puisse accompagner le neurologue et le médecin réanimateur au chevet du patient. »


Source : lequotidiendumedecin.fr