UNE éTUDE réalisée in vitro montre que le vaccin quadrivalent Gardasil (Laboratoires sanofi Pasteur MSD) induit des anticorps capables de neutraliser non seulement les Papillomavirus des types ciblés par le vaccin, c’est-à-dire les HPV 6, 11, 16 et 18, mais aussi d’autres types apparentés, 31, 45, 52 et 58. Cette neutralisation croisée pourrait donc permettre au vaccin de prévenir les infections dus à ces HPV, qui jouent aussi un rôle dans la survenue de certaines tumeurs malignes. On estime en effet que les types 31 et 45 sont responsables de 8 à 9 % de l’ensemble des cancers du col.
Le sérum de dix femmes vaccinées.
Ces résultats ont été obtenus à partir du sérum de dix femmes vaccinées par Gardasil dans le cadre d’un essai clinique. Le vaccin a induit des anticorps réagissant et se liant de façon croisée aux pseudoparticules virales (VLP) de type 31, 45, 52 et 58. In vitro, le sérum de chacune des 10 femmes vaccinées a neutralisé les pseudovirions de Papillomavirus de type 18, les sérums de 8 femmes sur dix a neutralisé les pseudovirions de type 31 et ceux de 6 femmes sur 10 les pseudovirions de type 45.
Ces données expérimentales devront être confirmées in vivo, pour vérifier que le vaccin assure effectivement une protection clinique vis-à-vis des infections causées par ces Papillomavirus.
On sait, en revanche, grâce aux essais de phase II et III portant sur plus de 20 000 femmes, que ce vaccin protège contre les infections persistantes par HPV 6, 11, 16 et 18 et leurs complications. Son efficacité atteint 100 % pour la prévention du cancer de l’utérus et des lésions CIN 2 et 3 dus aux HPV 16 et 18, elle est également de 100 % vis-à-vis des lésions précancéreuses et des cancers de la vulve et du vagin attribuables à ces virus. Gardasil assure aussi une protection contre les verrues génitales ou condylomes acuminés dus aux HPV 6 et 11. L’ensemble de ces résultats a conduit à son autorisation de mise sur le marché dans plusieurs pays, notamment aux Etats-Unis, au Canada, au Mexique, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Un avis favorable a également été émis récemment au niveau européen, et il devrait être prochainement disponible dans notre pays.
Communication de Judith F. Smith dans le cadre de la 23e Conférence internationale sur les Papillomavirus, Prague.
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