DE NOTRE CORRESPONDANTE
C’EST UNE UNITÉ totalement atypique dans l’offre de soins rhônalpine. Ouverte en septembre dernier, elle dispose de cinq places en hôpital de jour pour accueillir des nourrissons de 0 à 6 mois présentant des signes de souffrance psychique, accompagnés de leur mère. Ce service de pédopsychiatrie est le seul de ce type en Rhône-Alpes et il a déjà suscité des demandes extérieures aux frontières du Rhône. Toutefois, elles n’ont pu être satisfaites, car l’éloignement géographique est peu compatible avec l’accueil en hôpital de jour.
Collaboration.
Mais l’originalité de l’unité de psychopathologie périnatale (PPP) réside aussi et surtout dans le partenariat public-privé qui lui a donné naissance.
Le Dr Yves Boudart, médecin chef du service de pédopsychiatrie Monplaisir*, une des principales chevilles ouvrières de l’unité, a dû faire preuve de pugnacité pour que le mélange des genres soit accepté.
Pour des raisons de proximité, mais également d’intérêt pour la psychopathologie périnatale, une collaboration a été engagée dès 1997 avec les soignants de la clinique privée Monplaisir, basée dans le 8e arrondissement de Lyon.
«L’objectif était d’intervenir assez tôt et de répondre aux souffrances psychiques du nourrisson, qui font le lit des manifestations psychopathologiques de l’enfant», explique ce pédopsychiatre.
La richesse du travail engagé avec l’équipe de Marie-Gabrielle Curtet, cadre responsable de maternité à la clinique Monplaisir, a progressivement permis d’augmenter le nombre d’interventions sur des nourrissons, puis de mettre en place un groupe Supervision. Le tout avec la bénédiction des directions successives du CHS Le Vinatier, qui ont soutenu cette collaboration atypique, en dépit des critiques dont elle a pu faire l’objet.
Extension, recherche. Le
Dr Boudart explique qu’il s’est rendu compte de la nécessité d’hospitaliser certains cas, «d’où l’idée de créer cette unité PPP». Convaincue de son intérêt, la directrice de la clinique Monplaisir, Heidi Giovacchini, est allée défendre le projet auprès de l’Agence régionale d’hospitalisation (ARH), laquelle a donné son accord en 2005.
Depuis sa création, l’unité a accueilli 18 dyades mère-enfant. Elle devrait augmenter son activité dans le cadre du futur hôpital privé mère-enfant, où 5 lits d’hospitalisation complète et 5 places en hôpital de jour lui seront octroyés.
La livraison de cet établissement, censé réunir les activités des cliniques Monplaisir, celles de Champfleuri (Décines) et l’obstétrique de la clinique Pasteur (Saint-Priest), est prévue pour 2008. «Ce service nous permettra de recevoir des pathologies plus graves qui, actuellement, entraînent encore trop souvent des placements précoces, des troubles mentaux chez l’enfant, voire des maltraitances caractérisées», précise Yves Boudart.
Pour l’heure, son équipe aurait aimé s’appuyer sur l’hospitalisation à domicile (HAD). Mais la première demande formulée dans ce sens a été rejetée par l’ARH. «Cette ouverture supplémentaire était peut-être trop gênante dans le paysage lyonnais», avance le Dr Boudart, qui ne désespère pas d’obtenir gain de cause.
Enfin, l’équipe de l’unité PPP a engagé des travaux de recherches neurodéveloppementales. Elle s’intéresse de près aux phénomènes psychiques liés à la reproduction et à ses difficultés, stérilité, fausses couches à répétition et autres ; dans un futur proche, elle souhaiterait établir une clinique psychopathologique intégrée de la reproduction.
* Centre médico-psychologique du CHS Le Vinatier.
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