Imatinib

Prévention du cancer colo-rectal

Publié le 17/12/2015
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Une étude publiée dans « Science Translational Medicine » ouvre la voie à une autre forme de prévention des tumeurs intestinales, chez les sujets à risque élevé de cancer colo-rectal. Le suivi classique qui repose sur une surveillance endoscopique à vie et l’exérèse prophylactique des polypes pourrait être pour la première fois, pharmacologique. L’équipe coordonnée par Parag Kundu et Jonas Frisen, au Karolinska Institute de Stockholm et à la Nanyang Technological University, s’est intéressée à une voie de signalisation très particulière en raison de son rôle double dans le développement des tumeurs : la voie EphB. Cette dernière a en effet des effets antagonistes et contradictoires au cours du processus menant à la formation des cancers. Ces récepteurs EphB favorisent la croissance tumorale au stade d’adénome mais bloquent la progression des cancers colo-rectaux invasifs. L’idéal serait de pouvoir bloquer sélectivement ces récepteurs, c’est-à-dire d’inhiber spécifiquement la croissance tumorale sans se défaire du rôle protecteur au stade avancé. C’est le pari fait par l’équipe dirigée par Jonas Frisen. Les récepteurs EphB étant dépendants de l’activité tyrosine kinase, les chercheurs ont naturellement porté leur attention vers l’imatinib, un puissant anti-tyrosine kinase. L’étude montre que ma molécule efficace dans un modèle de souris, en diminuant de 50 % la croissance des adénomes après 3 semaines de traitement. Administré en cures courtes, intermittentes, l’imatinib via un blocage sélectif des récepteurs EphB, pourrait être à l’avenir le premier candidat dans cette nouvelle indication, chez des sujets porteurs d’un syndrome de prédisposition héréditaire, tel que la polypose adénomateuse familiale (PAF).


Source : Le Quotidien du Médecin: 9459