Lorsqu'elle met au monde son troisième enfant, son aîné va en maternelle. Au retour de la maternité, sa vie est donc d'emblée ponctuée par les trajets à l'école au pas de course. Si bien que son évaluation finale en anesthésie lui semble aussi loin que le dernier versement de son emprunt sur vingt-cinq ans.
Un jour, à la porte de l'école, une autre maman lui demande si, avant sa vie de mère, elle faisait autre chose. Humblement mais avec fierté, elle explique qu'elle était et qu'elle est toujours anesthésiste. « Oh ! Un gentil petit hobby », répond l'autre. Une semaine plus tard, elle est assise devant le jury qui évalue ses compétences en anesthésie. Elle a dû s'organiser comme un militaire pour ses enfants. Sa poitrine lui rappelle que, dehors, son bébé de quatre semaines commence à avoir faim. Elle se demande ce que, sur son dossier, le jury pense de son gentil petit hobby. Puis, à la réflexion, se dit qu'être mère est le premier métier des mamans ; que les heures qui lui sont consacrées dépassent celles qu'elles font au travail ; qu'il n'y a pas de directive européenne pour les protéger contre la fatigue et l'épuisement ; et que, par comparaison, tous les autres métiers peuvent être décrits comme une occupation secondaire.
Eleonor Lewis. « BMJ » du 2 avril 2005, p. 786.
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