« Cette réforme de la PSC est la bienvenue, mais attention à sa mise en oeuvre », insiste Gérard Vuidepot, président de MNH Prévoyance, lors d'un débat organisé par Acteurs publics sur la réforme de la protection sociale complémentaire (PSC) pour la fonction publique qui verra dans les années à venir une prise en charge à hauteur de 50 % par l'Etat de la complémentaire des agents. Cette méfiance exprimée par Gérard Vuidepot est présente parmi nombre de débatteurs. Elle est encore renforcée par Carole Moreira (responsable CGT services publics) selon laquelle l'indice des agents pourtant pressurisés par la pandémie est bloqué depuis dix ans. Et de prévenir : « Il serait dangereux de faire passer cette réforme en force. » L'enjeu est important pour Quentin Hénaff, responsable adjoint du pôle RH de la FHF : « Il s'agit d'une opportunité énorme pour les agents de la fonction publique hospitalière. Mais le calendrier pour les hospitaliers est loin (2026) et ils seront les seuls pendant des années à ne pas bénéficier de la PSC. » L'inquiétude des participants à la table ronde, malgré les propos rassurants de la ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin qui a introduit le colloque, porte sur le financement de la mesure. Selon le représentant de la FHF, les 300 à 400 millions d'euros nécessaires représentent le déficit total des établissements hospitaliers en 2019, ce qui viendrait donc doubler le déficit des hôpitaux. Ce long temps de mise en oeuvre du dispositif sera nécessaire pour laisser le temps aux établissements de négocier avec les représentants syndicaux les modalités de la PSC. C'est ce qu'explique Matthieu Girier, président de l'Adrhess* et directeur du pôle RH du CHU de Bordeaux, pour lequel la PSC va devenir à la fois un élément d'attractivité et un obstacle. Gérard Vuidepot va dans le même sens quand il attire l'attention sur la concurrence entre établissements publics : « Il ne faudrait pas à l'avenir qu'un établissement plus attractif débauche des personnels d'un petit établissement ayant une offre moins avantageuse en matière de PSC. » En guise de conclusion, selon Serge Brichet, président de la Mutualité de la fonction publique, « la ministre a parlé de droits réels pour la PSC. Mais ce qui manque, c'est le droit à la clarté ». La campagne électorale permettra-t-elle de sortir les acteurs du brouillard ?
* Association pour le développement des ressources humaines dans les établissements sanitaires et sociaux)
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