Le professeur Josy Reiffers, nouveau président de la Fédération des centres de lutte contre le cancer, fait partie de ces talentueux, à qui tout semble réussir sans effort.
Cela donne de l’élégance, un peu de nonchalance et de détachement de bon aloi, alors que les ambitieux et les volontaristes s’acharnent, eux, en transpirant, à gagner des places et de la reconnaissance. Rien de cela, en apparence, pour cet hématologue distingué de 57 ans, au prénom un peu bizarre pour un Bordelais de tradition et de style.
Mais donc pas tout à fait de souche pour ce descendant de brasseurs luxembourgeois réfugiés et tombés du côté de Libourne et de Saint Emilion, amoureux de tous les joyaux dont se pare le grand Sud-Ouest français, c’est-à-dire, le rugby, la tauromachie et surtout la… vigne.
Héritier de crus classés – ce qui vous donne le bon goût de la terre et le choix d’un certain conservatisme éclairé – Josy Reiffers fait, sans barguigner, de brillantes études. Professeur à 33 ans, doyen de faculté quelques années plus tard, président de l’université Victor-Ségalen dans la foulée, tout arrive vite pour ce médecin-chercheur qui, rattaché au CNRS, fut un pionnier des greffes de cellules souches. Il dirige l’Institut Bergonié de Bordeaux et est directeur d’une unité Inserm sur les nouvelles cibles en oncologie.
Une de ses grandes affaires fut, dans la lignée de ses expériences acquises à l’université et dans les laboratoires, de travailler auprès de Luc Ferry, entre 2002 et 2004, au ministère des Universités, à la réforme de leur autonomie, à laquelle il tenait tant. Sans pour autant la voir se concrétiser sous sa responsabilité, mais bien plus tard avec le Président actuel et Valérie Pécresse, sa ministre des Universités. Car Jacques Chirac ne voulut pas prendre le risque de remettre les étudiants dans la rue, frappé comme il le fut par « le syndrome Devaquet » et la mort du jeune Malik Oussékine. Ce qui lui a laissé de l’amertume et de la méfiance vis-à-vis de la politique à laquelle il semble s’intéresser, plus par raison que par passion.
Un trait de caractère habituel chez ces brillants scientifiques qui croient toujours, que, comme pour les équations, les problèmes… sont à résoudre.
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