Avec une dominante rurale et une catégorie socio-professionnelle « ouvriers/employés » plus largement représentée, la population de Franche-Comté est plutôt plus jeune et plutôt moins favorisée que la moyenne nationale.
Il existe toutefois des disparités entre les différents espaces d’animation territoriale : l’état de santé notamment apparaît plus mauvais dans le nord de la région (Belfort/Vesoul) et le sud, moins bien loti en termes de structures pour les personnes âgées.
Les perspectives d’évolution prévoient une stabilité de la population dans les quinze années à venir, mais une évolution hétérogène, avec notamment une baisse significative de la démographie au nord de la région. Cumulé au vieillissement de la population, ce phénomène aura un retentissement certain sur les besoins hospitaliers, où une forte progression (+11 %) est attendue dans les zones de Besançon et Saint Claude.
La Franche-Comté présente, pour les médecins spécialistes, une densité inférieure à la moyenne nationale. Certaines spécialités notamment sont déficitaires : psychiatrie, gastroentérologie, pédiatrie, anatomopathologie.
Les maisons de santé pourraient constituer une réponse à cette désertification. Mais là encore, les spécialistes sont exclus, puisqu’elles ne concernent aujourd’hui, pour la plupart, que la médecine
générale. Par ailleurs, la non-attractivité de certaines zones rend peu probable l’installation des médecins libéraux.
L’hôpital n’a pourtant pas intérêt à voir disparaître les spécialistes de ville, mais plutôt à les voir se renforcer, faute de ressources suffisantes pour la prise en charge des malades.
« Il va falloir centraliser les plateaux techniques pour mutualiser les moyens dont nous disposons », explique Patrice Barberousse, partisan du territoire de santé unique. « Il y aura plusieurs territoires ; le territoire du médecin libéral ne sera pas celui du CHU. »
Ambulatoire
Et sans doute l’activité des spécialistes va-t-elle évoluer vers une bi-appartenance, à la fois hospitalière et ambulatoire.
L’ambulatoire est un enjeu majeur de l’ARS, car en Franche-Comté, 50 % de la population est en environnement rural.
La médecine générale est au cœur de l’offre de demain. Elle est particulièrement dynamique en Franche-Comté. Les maîtres de stages par exemple y sont très nombreux ; les étudiants, dès le deuxième cycle, y font des stages en médecine générale.
Un besoin urgent de médecins spécialistes
Le risque de voir les médecins spécialistes disparaître est un problème réel, qui nécessite un aménagement du territoire attractif. L’amélioration des services de proximité (les crèches, par exemple) est sans doute l’un des leviers les plus puissants de l’attractivité.
La Franche-Comté a choisi la région comme territoire de santé : à l’instar de trois régions métropolitaines sur les 22 régions métropolitaines, elle présente néanmoins l’originalité d’y avoir délimité en son sein quatre « espaces d’animation territoriale ». Ce canevas, qui sera décrit par la suite, est apparu comme le meilleur choix, au regard des données chiffrées de la région.
Plusieurs éléments ont conduit la Franche-Comté à opter pour un seul territoire de santé : la région. En effet, dès le début des années 2000, la Franche-Comté s’est engagée dans une dynamique régionale, au sein d’un espace géographique dont la population et la superficie sont modestes.
La Franche-Comté est aussi la région la plus avancée en matière de systèmes d’information, un élément qui sera au cœur du programme régional de santé.
Somme toute, la gouvernance en Franche-Comté s’appuie sur une organisation régionale originale et performante. Peut-être en résulte-t-il une qualité organisationnelle qui suffit à expliquer une consommation annuelle par habitant inférieure à la moyenne française.
* Décision Santé organise une série d’ateliers sur le thème « Territoires et accès aux soins » , en partenariat avec Novartis. Cet article est consacré à l’atelier région Franche-Comté.
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