Même le calendrier apparaît désormais fluctuant. « Nous étions tombés d’accord, le 2 mars dernier, sur une rencontre chaque premier mercredi du mois. Mais comme Xavier Bertrand tient à participer à la prochaine, il est possible qu’en définitive, nous nous revoyions une deuxième fois d’ici la fin mars », explique le secrétaire général du SML.
Une bonne chose a priori donc ? Le Dr Roger Rua, ne le pense pas et ne cache pas son scepticisme quant à la capacité de cette nouvelle instance de simplification administrative d’aboutir rapidement sur des mesures effectives pour le quotidien des praticiens libéraux. Est-ce parce que le généraliste du SML a été échaudé par sa participation à la toute première cellule de simplification créée… en 2005 ? On se souvient qu’il aura fallu près de trois ans à cette dernière pour parvenir à une évolution substantielle : la mise en ligne du protocole ALD. Et le tour pris par la première réunion des participants au ministère de la Santé, en effet, n’augure pas nécessairement d’issues rapides. « Tout le monde était présent. En trois heures, nous avons juste dressé un tour d’horizon », confirme, pour l’Unof, le Dr Gérald Galliot.
Des idées bien précises
Pourtant, que ce soit sur le terrain de l’ordonnancier bizone, de la sécurisation des échanges informatiques avec l’hôpital ou encore sur celui de la création d’un guichet d’accompagnement en 3 clics, chacun de vos représentants développe des idées bien précises sur ce qu’il conviendrait de mettre en œuvre pour faciliter le travail des généralistes au quotidien (voir encadré ci-dessous). Alors pourquoi cette lenteur traditionnelle sur ce dossier: absence de volonté politique ? Méconnaissance de la réalité de l’exercice libéral ?
Le Dr Gilles Urbejtel, le «?Monsieur simplification?» de MG-France ne tranche pas, mais reconnaît, lui aussi, être « plutôt pessimiste » quant à l’aboutissement du chantier.
Exemples, et tacles au ministre, à l’appui : « La proposition de nous offrir un référent unique à l’Assurance-maladie pour nos problèmes médico-administratifs est une promesse qui avait déjà été faite en 2007. D’ailleurs, aujourd’hui, on ne parle plus de numéro d’appel unique mais de numéros selon la nature des problèmes rencontrés : médical, administratif, ou relatif au régime de l’assuré ».
Autre réalité quotidienne, « le médecin traitant est tenu de refaire les protocoles de soins de ses patients lorsque ces derniers changent de régime : par exemple lorsqu’un étudiant devient salarié. Peut-être qu’on pourrait faire quelque chose pour éviter d’avoir à tout réécrire à chaque fois… » Un élément cependant réjouit le praticien de Mantes-la-Ville :« Au moins, la dernière fois, nous avons marqué noir sur blanc, sur un tableau, d’un côté, la liste des mesures à prendre et, de l’autre, le calendrier prévisionnel de leur mise en œuvre. »
Tenir les délais
Reste maintenant à tenir les délais. Et qui sait, parvenir, au passage, à résoudre le problème du formulaire papier d’arrêt de travail. « Aucune case n’est prévue pour un médecin qui remplace le médecin traitant, du coup la caisse indique au patient que son formulaire d’arrêt n’est pas valable, puisque non signé par son médecin traitant, lequel patient revient vers nous... Un exemple parmi d‘autres », insiste le Dr Gilles
Urbejtel.
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