Cette méta-analyse a inclus 14 études regroupant 610 participants. Les anesthésiques évalués étaient la kétamine, le propofol (le plus utilisé), le thiopental, le methohexital, l’etomidate et le midazolam. L’efficacité a été mesurée par les scores moyens de dépression après 6 séances d’ECT, le nombre de répondeurs à la fin du traitement et la durée des crises comitiales (un marqueur d’efficacité de l’ECT). L’acceptabilité a été évaluée sur le nombre de sorties d’études pour intolérance au traitement. La tolérance était déterminée par le nombre d’effets indésirables et le profil cognitif des patients après traitements (les patients présentant souvent des amnésies après l’ECT).
Le methohexital, anesthésique de choix
En termes d’efficacité, nous avons trouvé que le methohexital était plus efficace que le propofol qui lui-même l'était davantage que le thiopental. Le thiopental est un barbiturique qui semblerait donc limiter les effets thérapeutiques de l’ECT. Son profil d’action au niveau des récepteurs cérébraux pourrait expliquer ce phénomène. La supériorité du methohexital sur le propofol pourrait s’expliquer par des durées de crises d’épilepsie plus longues avec le methohexital. Nous n’avons pas retrouvé de différences entre les molécules en termes d’acceptabilité. La kétamine est un anesthésique actuellement très en vue dans le traitement de la dépression, les études dans les ECT sont toutefois encore trop préliminaires pour conclure à sa supériorité dans les ECT. Les doses de kétamine sont de plus limitées pour éviter les effets cardiovasculaires, notamment l'hypertension.
Les études sont encore rares dans ce domaine car les essais contrôlés randomisés sont difficiles, de par les critères d’inclusion des patients (dépression résistante, absence de contre-indication à l’ECT) et le design des protocoles (2 séances d’ECT pendant 3 à 4 semaines le plus souvent). On peut toutefois conclure à ce jour que le methohexital semblerait être l’anesthésique de choix et que la kétamine pourrait également présenter des bénéfices qui devraient être mieux évalués.
Hôpital Henri Mondor, Créteil
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature