L’affaire du Mediator, notamment depuis la publication du rapport de l’IGAS et la mise en cause du Laboratoire Servier et de l’Agence de sécurité sanitaire des produits de santé, a mis le doute dans l’esprit de nombreux médecins et de nombreux patients sur la fiabilité et la sécurité du médicament. Et, pour la santé publique, il ne pouvait guère y avoir pire.
La mise en cause du médicament peut avoir des conséquences importantes sur la prescription des médecins qui, au moment de la rédaction de l’ordonnance, ne manqueront pas de se poser légitimement des questions sur la qualité du médicament qu’ils prescrivent à leur patient. Celui-ci aura les mêmes doutes, les mêmes angoisses et hésitera à respecter l’ordonnance de son médecin, alors même que l’observance du traitement est la meilleure chance de soulager et de guérir. La relation médecin-patient, déjà bien difficile parfois, compliquée souvent, risque de se durcir un peu plus. Ce dont personne ne se félicitera.
C’est dire la responsabilité qui incombe désormais aux pouvoirs publics et au ministre de la Santé. Réformer un système déclaré inefficace par l’IGAS, assurer la transparence et l’indépendance de l’organisme chargé demain d’autoriser et de contrôler les médicaments, mettre en place un dispositif de pharmacovigilance performant et sans faille sont d’évidentes priorités. Il faut faire vite pour dissiper les doutes et maintenir ou rétablir la confiance des médecins et des patients.
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