DANS SON BULLETIN de décembre 2004 (n° 24), l'Afssaps affirme : « Qu'il soit malade ou bien portant, tout citoyen souhaite pouvoir être impliqué dans les enjeux individuels et collectifs que représentent la sécurité d'emploi et le bon usage des médicaments. » En effet, depuis plusieurs années, les associations font clairement entendre leur voix et les malades expriment le souhait d'être mieux informés et de participer aux processus qui le concernent. La loi sur le droit des malades du 4 mars 2002 en a pris acte. Une réflexion engagée au niveau européen, à l'Emea (Agence européenne du médicament) a déjà conduit à une représentation des patients, au sein du conseil d'administration, du comité de désignation des médicaments orphelins et dans plusieurs groupes de travail de l'Emea.
Identifier les attentes.
L'Afssaps souhaite à son tour réfléchir sur le rôle des associations dans son domaine d'activité.
Une première réunion d'information et de débat a donc tenté en décembre dernier de mieux identifier les attentes de chacun. Elle s'est appuyée sur les résultats d'une enquête réalisée auprès de 62 associations en août 2004. Près de 60 % d'entre elles (36) ont répondu aux douze questions ouvertes qui leur avaient été proposées. Les patients ont déclaré vouloir être mieux informéd sur : le processus d'autorisation de mise sur le marché et les condition de mise à disposition (AMM et ATU), les essais cliniques, la sécurité d'emploi des médicaments, des dispositifs médicaux ou des produits cosmétiques et certains aspects juridiques. Ils souhaitent que soit mieux pris en compte leur vécu, notamment au niveau du recueil des effets indésirables, et que l'information soit plus transparente.
Tous revendiquent une plus grande participation. L'expérience des associations de patients infectés par le VIH est, en France, exemplaire. Le collectif TRT5, représenté lors de la réunion par Fabrice Pilorgé, créé à l'origine pour collecter l'information médicale et la mettre à disposition des malades, a très vite ressenti la nécessité d'intervenir pour que soit « pris en compte les besoins des malades au niveau des acteurs de la recherche (Anrs, laboratoires pharmaceutiques ...) et ceux des systèmes de santé (Afssaps, pouvoir public) ». Différents types de partenariats sont nés de ces échanges, notamment avec l'Afssaps.
A l'issue de cette journée, il a donc été décidé de poursuivre la réflexion, grâce à la mise en place de groupes de travail composés de représentants d'association (de 5 à 8) et de membre de l'Afssaps (de 6 à 8). C'est aujourd'hui chose faite. Quatre groupes devront faire des propositions afin de définir les modalités du partenariat dans les différentes actions menées par l'agence :
- « Transparence et diffusion de l'information », groupe piloté par Christophe Demonfaucon, représentant de l'Aftoc (troubles obsessionnels compulsifs) et par Bernard Delorme et Laurent Fleury, tous les deux de l'Afssaps.
- « Vigilances des produits de santé » piloté par Georges-Alexandre Imbert (AAA-VAM, Association d'aide aux victimes des accidents des médicaments), Anne Castot et Carmen Kreft-Jais (Afssaps).
- « Information des patients sur l'accès précoce à certains médicaments », piloté par Elise Bourgeois (TRT5) et Chantal Belorgey (Afssaps).
- « Procédures d'échanges entre l'Afssaps et les associations de patients », piloté par Françoise Kremer (Femmes pour toujours) et Ophélie Broca et Irène Bidault (Afssaps).
Les différents groupes devraient faire connaître leurs recommandations au cours du troisième trimestre 2005.
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