UNE POPULATION très jeune mais au sein de laquelle le nombre des personnes âgées va être multiplié par deux (voire par trois) à l’horizon 2025, des médecins dont la démographie est en pleine explosion (en vingt ans, le nombre de généralistes a triplé, celui des spécialistes a quintuplé) mais dont les densités restent très inférieures à celles observées en France métropolitaine (les écarts sont respectivement de – 19 % et de – 37 % pour les généralistes et les spécialistes) : la Réunion est sanitairement singulière. Son dernier schéma régional d’organisation sanitaire (Sros 3), qu’elle partage avec l’île de Mayotte (distante de 1 500 km), est donc, lui aussi, particulier.
Si les figures imposées de cette troisième génération de Sros sont déclinées pour l’océan Indien (insuffisance rénale, chirurgie, soins de suite, psychiatrie, cancer...), des spécificités apparaissent. C’est ainsi que les planificateurs se penchent de près sur l’odontologie. Sur ce terrain, la situation est mauvaise (l’odontologie hospitalière est débordée ; des enfants rencontrent des difficultés d’accès aux soins dentaires, tout comme certains patients autistes, handicapés ou des personnes âgées grabataires ; l’hôpital public peine à recruter des PH spécialisés en orthopédie dento-faciale...).
L’offre est insuffisante et les moyens limités. Dans ce contexte, le schéma insiste sur la nécessité de maintenir des soins d’orthopédie dento-faciale à l’hôpital, ce qui passe par une association des médecins libéraux à cette activité ; il prône la création d’un réseau de chirurgiens-dentistes libéraux pour la prise en charge des patients difficiles ; il réfléchit à l’installation, dans la partie sud de la Réunion, d’une structure de soins publique en odontologie.
Autre domaine dans lequel le Sros pousse au «regroupement des matériels et des compétences humaines» : l’imagerie. A la Réunion, l’accent est mis sur ces coopérations et sur le développement de la télétransmission des images. A Mayotte, toutefois, les capacités vont être renforcées : l’implantation d’une IRM dans les locaux du centre hospitalier est en particulier programmée, ainsi que le doublement des capacités d’imagerie conventionnelle.
Toutes proportions gardées et même si elle table pour la durée du Sros sur une légère augmentation de l’activité (autour de 5 %), la Réunion restructure par ailleurs sa chirurgie : au nord-est de l’île, les cliniques Sainte-Clotilde et Saint-Vincent vont faire bloc commun, tout comme, à l’ouest, les cliniques Jeanne-d’Arc et Les Orchidées.
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