Tous les ans, la presse magazine grand public publie un classement des hôpitaux français. Le ministère de la Santé vient de décider de réaliser son propre classement selon la satisfaction des patients. Un nouvel indicateur que tous les établissements de médecine et de chirurgie devront progressivement mettre en place à partir de début 2011, à côté des indicateurs qui existent déjà sur les infections nosocomiales et la sécurité des soins, a annoncé la ministre de la Santé jeudi matin. Concrètement cette démarche va concerner environ 150 000 patients tous les ans, soit 120 assurés par établissement en moyenne, qui seront interrogés environ quinze jours après la fin de leur hospitalisation. Hospitalisés deux jours au moins, ils seront choisis par tirage au sort.
L’enquête téléphonique réalisée à partir d’un questionnaire commun sera organisée par un institut de sondage choisi par l’établissement et les données seront analysées au niveau national par l’agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH). Ce questionnaire comportera des questions fermées communes à tous les établissements et des questions optionnelles qu’ils pourront rajouter. Les 36 questions iront de la compréhension des actes opératoires à la variété des repas, de la prise en compte de l’intimité à l’information sur l’organisation de la sortie, du comportement des médecins à la propreté de la chambre.
Ces enquêtes ne se substitueront pas aux questionnaires de sortie que les établissements doivent également proposer au patient. Mais autant, ces premiers n’avaient vocation qu’à un usage interne, autant les résultats des seconds serviront à bâtir un indicateur consolidé qui permettra à un établissement de se comparer aux autres. « La transparence est le levier de l’amélioration des soins, s’est félicité Alain-Michel Ceretti, conseiller santé du médiateur de la République, après cette annonce. L’insatisfaction des patients, qui ont vécu une mauvaise expérience, est généralement amplifiée lorsqu’ils ont l’impression rien ne changera ».
Dès 2012, ces indicateurs devront être obligatoirement affichés dans les établissements. « Je rappelle que la mesure de satisfaction des patients hospitalisés est l’un des indicateurs de résultat les plus fréquemment utilisés dans les systèmes de santé étrangers, que ce soit au Royaume-Uni, au Canada, en Suisse ou au Canada » a indiqué Roselyne Bachelot qui cite en exemple le site du NHS britannique destiné aux patients le « NHS-Choice ». Sur ce site, les usagers d’Outre Manche peuvent d’ores et déjà faire des commentaires, y compris de façon anonyme, sur les soins qui leur ont été prodigués à l’hôpital ou dans un cabinet de médecine générale. La France en arrivera-t-elle là un jour ? « On en est encore très loin » coupe Roselyne Bachelot.
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