Alors que les femmes représentent aujourd'hui 47% des actifs, la plupart des professions se féminisent, même si les métiers vraiment mixtes restent « rares », comme le note la Dares (statistiques du ministère de l'Emploi) dans « France, portrait social », publié par l'Insee.
Cette féminisation est très nette chez les médecins: 59% des débutants sont des femmes contre 38% des plus anciens. Parmi les « ingénieurs et cadres techniques » de l'industrie débutants, elles sont 39% contre 9% des plus anciens.
En revanche, peu d’hommes occupent des professions traditionnellement féminines comme sage-femme ou assistant maternel, métiers qui pourtant « manquent de bras ». « Les politiques publiques destinées à réduire la ségrégation de genre ont eu tendance à encourager les femmes à embrasser des carrières traditionnellement masculines mais les mesures pour encourager les hommes à choisir des métiers féminins sont beaucoup plus rares», a aussi noté Helen Norman (université de Manchester) lors d'un récent colloque sur l'égalité.
Willy Belhassen, 47 ans, fut l'un des premiers hommes à devenir sage-femme quand la profession leur a été ouverte en 1982. « Je savais que ça n'allait pas être facile. Les clichés venaient surtout des sages-femmes les plus anciennes, elles pensaient que jamais un homme n'aurait la patience nécessaire », raconte-t-il. Aujourd’hui, les sage-femmes de sexe masculin représentent à peine 1% de la profession : moins de 200 pour 20.000 sages-femmes.
La sociologue Jeanne Fagnani note que cette ségrégation des métiers s'auto-entretient. Par exemple, dans les crèches, les enfants ne voient quasiment que des femmes s'occuper d'eux : « C'est un vecteur de perpétuation des stéréotypes», explique-t-elle.
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