Sida et IST : un plan lancé en toute discrétion

Publié le 05/11/2010
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Crédit photo : AFP

C’est en toute discrétion sur le site du ministère de la Santé qu’a officiellement été rendu public le très attendu « Plan national de lutte contre le VIH/sida et les IST 2010-2014 ». Sa version définitive* diffère peu de celle remaniée qui a fait l’objet d’un deuxième avis du Conseil national du sida le 18 octobre. « Aujourd’hui, grâce au dynamisme de la recherche, au dispositif de prévention, aux nouvelles possibilités thérapeutiques et à notre système de santé, nous avons les moyens d’en finir avec cette épidémie. Telle est l’ambition de ce plan », explique le ministère.

En 261 pages, dont une centaine de pages d’annexes, il décrit les enjeux, fixe les principes et les objectifs, propose 5 grands axes stratégiques avec, pour chacun, une description des mesures : prévention, information éducation pour la santé ; dépistage ; prise en charge sociale et lutte contre les discriminations ; recherche et observation. Les mesures sont ensuite reprises sous forme de fiches action avec un calendrier, des indicateurs de suivi et de résultats.

La nouvelle stratégie devra être déclinée par les agences régionales de santé (ARS) en s’appuyant sur les COREVIH (coordination régionale de lutte contre l’infection à VIH), en fonction de leurs données épidémiologiques dans le cadre de leur plan régional de santé et de leurs schémas régionaux. Près de 954 millions d’euros sont prévus pour la période du plan, un budget qui ne prend pas en compte les soins médicaux.

L’analyse régulière de l’état d’avancement des mesures et des actions du plan est confiée à un comité de suivi national qui se réunira deux fois par an. Le Conseil national devrait émettre chaque année un avis sur l’état d’avancement du plan.

Le dépistage proposé à l’ensemble de la population, qui constitue l’axe 2 du plan est, a encore rappelé Roselyne Bachelot, « au cœur du dispositif ». L’objectif est de diminuer le nombre de personnes infectées, estimé à 40 000-50 000, et qui l’ignorent, de même que le dépistage tardif, qui concerne une personne sur cinq. Le recours aux tests de dépistage rapide en cabinet de médecine générale devra être développé.

Le plan ne prévoit pas dans l’immédiat de généraliser le traitement précoce. « Il s’agit d’étudier la possibilité et l’encadrement nécessaire à la proposition d’un traitement précoce », explique-t-il. De même, la recherche et l’évaluation sur la pertinence et la mise en œuvre du traitement comme outil de prévention devront être poursuivis.

* www.sante-sports.gouv.fr

Quotimed.com, le 05/11/2010

 Dr L. A.

Source : lequotidiendumedecin.fr