Lutter contre les moustiques vecteurs de pathologies graves. Tel est le principal message des recommandations sanitaires pour les voyageurs 2011 publiées dans le BEH. En effet, l’année 2010 a tout d’abord été marquée par des épidémies de dengues survenues dans le monde tropical, en particulier dans les départements français d’Amérique. De plus, de nombreux voyageurs arrivant de pays endémiques ont participé à l’apparition de cas autochtones en France, faute d’avoir pu empêcher les moustiques Aedes albopictus métropolitains de piquer ces voyageurs atteints de la maladie.
Ensuite, un autre fait est relevé par le Comité des maladies liées aux voyages et d’importation (CMVI). CMVI : le paludisme d’importation en France métropolitaine, qui diminuait doucement depuis 2007 (de 4 400 cas à 3990 en 2009), repart à la hausse en 2010, avec 4600 cas estimés et toujours une dizaine de morts. « Ce sont les migrants originaires d’Afrique subsaharienne qui sont concernés par cette recrudescence, sans doute moins bien informés des mesures préventives antivectorielles et chimio prophylactiques disponibles, toujours efficaces mais onéreuses, » détaille dans l’édito du BEH, le Pr Martin Danis, président du CMVI.
Révision de l’utilisation des répulsifs
Face à ces maladies véhiculées par des moustiques, les recommandations insistent donc sur la protection personnelle antivectorielle, avec le port de vêtements imprégnés la nuit (+ moustiquaire imprégnée) ou le jour selon que le moustique est un piqueur de jour (aedes) ou de nuit (anophèle, culex), mais aussi avec l’utilisation de répulsifs cutanés. Et ce, d’autant plus que l’utilisation de ces répulsifs a été revue. Notamment, chez l’enfant à partir de 6 mois et la femme enceinte ou allaitante, leur recours est désormais possible, même en utilisation prolongée, à condition de respecter un mode d’emploi précis.
Par ailleurs, pour faire suite à l’épidémie de choléra qui a frappé Haïti , et en prenant en compte le fait que des épidémies de choléra éclatent de façon répétée en Asie et en Afrique, Martin Danis rappelle l’importance, dans la prévention, des mesures d’hygiène alimentaire et de lavage des mains.
Enfin, le CMIV insiste sur le respect des recommandations vaccinales concernant la rougeole, étant donné sa réémergence épidémique : « tout voyage dans l’ancien monde (Europe, Afrique et Asie, ndlr) est l’occasion pour tous les sujets nés depuis 1980 de recevoir deux doses de vaccin pour les enfants d’entreprendre une vaccination précoce », insiste le président du CMVI.
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