LA CINQUIÈME ENQUÊTE ESCAPAD sur la santé et le comportement, réalisée en 2005 lors de l’appel de préparation à la défense lancé à 29 393 filles et garçons de 17 ans, fait apparaître une diminution, depuis 2003, de l’expérimentation des produits psychoactifs licites. La chute est de 2 points pour l’alcool et de 5 pour le tabac. Le même phénomène se produit avec les substances à inhaler et médicamenteuses détournées de leur usage. Un jeune sur deux a goûté au cannabis, ce qui indique une stabilité pour la période 2003-2005, compte tenu d’une légère tendance à la régression chez les filles, et après une hausse continue de 1990 à 2002. En revanche, la cocaïne et les amphétamines ont gagné des adeptes avec une progression, respectivement de 1,6 % à 2,5 % et de 1,8 % à 2,2 %, qualifiée de «significative» par l’Office français des drogues et des toxicomanies (Ofdt). L’ecstasy passe de 3,2 % à 3,5 % de consommateurs mais sa progression se ralentit. Quant au Subutex (de 0,6 % à 0,5 %), à la kétamine et au GBH, ils restent cantonnés à des niveaux très bas.
L’alcool, produit le plus consommé.
Au cours des trente jours précédant l’enquête, l’alcool est le produit psychoactif le plus consommé (par huit jeunes sur dix), devant le tabac (quatre sur dix), le cannabis (trois sur dix) et les médicaments psychotropes (un sur dix). Toutefois, la proportion de buveurs réguliers régresse, de 21,2 % à 17,7 % chez les garçons et de 7,5 % à 6,1 % chez les filles, tandis qu’augmente celle des jeunes abonnés aux ivresses (dix dans l’année au minimum), de 6,6 % à 9,6 %. Près de 46 % disent avoir bu plus de cinq verres en une occasion au moins pendant le mois écoulé et 2,2 % déclarent l’avoir fait au moins dix fois. Ce comportement d’alcoolisation ponctuelle, à des niveaux divers, touche globalement 55,7 % des garçons et 35,5 % des filles. Les bières et les premix sont les boissons le plus en vogue, avec 57,1 % et 48,1 % de consommateurs, devant les alcools forts (42,6 %) et le vin (28,4 %).
Le tabac perd des adeptes, avec 32,9 % de fumeurs réguliers (33,6 % des garçons) contre 37,6 % (38,1 % des filles). Et le cannabis, qui connaît un volant de consommateurs réguliers quasiment identique à celui des buveurs, semblerait s’inscrire dans la stabilité, voire la baisse, avec 15 % de fumeurs (14,6 % en 2003) et 6,3 % de fumeuses (6,5 %). Enfin, en ce qui concerne la conduite des deux roues, les prises de risques et les accidents suivant une consommation d’alcool se révèlent plus fréquents que ceux résultant d’un usage de cannabis, 1,2 % versus 0,4 %.
Au total, commente l’Ofdt, «si le tabagisme poursuit sa baisse, l’alcool et le cannabis ont connu chacun une hausse jusqu’en 2002-2003, puis un déclin relatif jusqu’en 2005. Cette dernière variation concerne plus particulièrement les garçons».
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