L’ETUDE réalisée par Anthony Gunnel et coll. (Karolinska Institute, Stockholm) n’apporte pas de notion fondamentalement nouvelle. Ces chercheurs suédois confirment que l’association tabac-infection cervicale par papillomavirus favorise la survenue d’un cancer du col. En revanche, et c’est là la nouveauté, ils ont pu chiffrer l’importance du risque encouru par les fumeuses porteuses d’une infection. Leur travail est l’un des plus vastes jamais entrepris sur ce thème.
L’équipe est partie de l’analyse de plus de 105 000 frottis. Ils y ont identifié 499 cancers in situ, non invasifs, et ont comparé ces femmes à autant de femmes témoins. Le tabagisme a été évalué ainsi que la charge virale en HPV16 (type le plus fréquemment impliqué dans ce cancer).
Multiplié par 27.
Premier constat, une charge virale très élevée majore considérablement le risque cancéreux : il est multiplié par 27, par rapport aux tabagiques indemnes d’infection.
Ensuite, quelle que soit la charge virale, le risque est quatorze fois plus élevé chez les fumeuses, par rapport aux tabagiques indemnes d’HPV.
Dernier constat, les non-fumeuses porteuses d’une charge virale élevée ont un risque multiplié « seulement » par 6, par rapport aux fumeuses non infectées.
Certes, l’étude comportait un trop faible nombre de participantes à la charge virale élevée pour pouvoir tirer des conclusions définitives, admet l’équipe, mais elle suggère fortement le rôle de l’association.
Il existe une relation entre la durée du tabagisme et la survenue de la lésion. La cigarette pourrait favoriser la persistance virale, par un phénomène de suppression immunitaire locale. En outre, il pourrait exister une influence du tabac sur la croissance néoplasique, puisque les deux facteurs impliqués altèrent l’expression de certaines cytokines impliquées dans le contrôle de la croissance des cellules anormales.
« Cancer Epidemiology, Biomarkers and Prevention », novembre 2006.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature