En santé, sur sa manière de gouverner, Sarkozy 2 ne semble en rien différer du Président d’avant le remaniement de novembre 2010.
Concernant l’avenir de la médecine générale, comme il l’avait fait pour la loi Hôpital patients santé et territoire, le Président lance une commande de rapports pour cadrer les messages et tenter de faire partager un diagnostic politique. La stratégie est cependant élaborée en amont par l’Élysée. La publication du rapport Hubert sur la médecine de proximité ressemble sur la forme à la méthode utilisée avec Gérard Larcher pour l’hôpital. Et Orbec dans le Calavados est mis en scène, comme le furent Neufchâteau dans les Ardennes pour les hôpitaux et Bletterans dans le Jura pour les maisons de santé.
Car l’attention du Président pour les intérêts des médecins libéraux évolue sous la contrainte électorale. Le candidat aux élections de 2012 ne veut pas perdre le contact avec eux.
Après s’être inquiété, à juste titre, avec des élus ruraux de sa majorité, des déserts médicaux et avoir semblé ferme sur les questions de garde médicale, Josy Reiffers se trouve confronté aux résultats électoraux des URPS* qui apparaissent revigorants pour les coalitions de « médecins libéraux de combat ». Opposés aux tentatives d’encadrement de la médecine libérale, hostiles à des contraintes administratives pesantes et humiliés par la campagne de vaccination contre la grippe qui les a ignorés, ils pensent retrouver plus d’écoute avec Xavier Bertrand dont ils se croient proches. Parce que les médecins sont rares, leur taux d’intérêt grimpe.
Volontariste et global, le rapport d’Élisabeth Hubert apparaît, à son corps défendant, à contretemps et de circonstance. Alors que la réforme HPST se met à peine en place après de longs mois de préparation, les mesures de court terme sur la rémunération des libéraux censées « panser leurs plaies », s’accordent mal avec l’ambitieux projet de l’ancienne ministre. Et elle court le risque de ne voir retenir de ses propositions que des questions d’honoraires et de « cadeaux » faits aux électeurs.
Mais puisque la campagne électorale est ouverte, gageons que ce rapport sera versé pour l’essentiel aux débats politiques à venir.
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