En matière de douleur, 2010 marquera la fin du 3e plan douleur, avec un bilan qui s’annonce déjà très mitigé. Ainsi, pour le Pr Alain Série, ce 3e plan « n’a pas apporté la réponse attendue par la communauté médicale et les patients douloureux chroniques dont les difficultés persistent. Les délais de prise en charge sont toujours aussi longs et certaines populations spécifiques qui devaient être prioritaires sont encore littéralement délaissées ». A cause notamment d’un réel problème de financement. Sur les 27 millions d’euros de dotation du 3e plan, seulement 16 millions auront été réellement attribués. Par ailleurs, si le nombre de centres spécialisés a considérablement augmenté, un certain nombre ont dû fermer et « pour une prévalence de 31,5 % de douloureux chroniques dans la population générale, il n’existe que 245 structures de prise en charge de la douleur en France » regrette le Pr Série.
L’arsenal thérapeutique s’élargit
Sur le plan thérapeutique les avancées sont pourtant réelles. L’année 2010 a fait la part belle aux opioïdes forts, avec notamment la mise à disposition de nouvelles formes galéniques de sulfate de fentanyl à libération transmuqueuse rapide. Ainsi, la gamme qui comprenait déjà du fentanyl en comprimés sublinguaux à dissolution rapide (Abstral®) et en comprimés avec applicateur buccal (Actiq®) s’enrichit de deux nouvelles présentations : des comprimés gingivaux (Effentora®) et une solution pour pulvérisation nasale en (Instanyl®). Ces spécialités sont indiquées pour le traitement des accès douloureux paroxystiques (ADP) des patients atteints de cancer, et sont très efficaces chez les patients déjà sous traitement de fond optimal par opioïdes. Par ailleurs, la HAS a publié début Mars une fiche de bon usage du médicament qui précise les règles d’utilisations de ces opioïdes d’action rapide par voie transmuqueuse.
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