Chiffres
Toujours plus : 1 540 longs métrages ont été proposés par 97 pays, deux fois plus qu'il y a cinq ans ; la sélection officielle en présente 53 représentant 28 pays, dont 50 en première mondiale et 11 premiers films. Le Marché du film accueillera plus de 9 000 acheteurs, vendeurs et producteurs.
Compétition
Ils sont 21 films à se disputer la palme d'or, et cette année, pas de documentaire pour brouiller les cartes, ni de dessin animé. « Il vaut mieux être en compétition avec Jim Jarmusch et Atom Egoyan qu'avec Shrek et George Bush », résume malicieusement Wim Wenders, qui présente « Don't Come Knocking », d'après et avec Sam Shepard. Les auteurs prisés des cinéphiles font leur retour en force : outre les trois précités, David Cronenberg, les frères Dardenne, Michael Haneke, Lars von Trier, Amos Gitaï, Hou Hsiao Hsien, Gus van Sant, tous déjà venus en compétition. Moins confirmés mais non moins attendus, les Chinois Wang Wiaoshuai et Johnnie To, l'Italien Marco Tullio Giordana (dont on a tant aimé « Nos meilleures années »), l'Irakien Hinner Saleem, le Mexicain Carlos Reygadas, les Américains Roberto Rodriguez et Tommy Lee Jones, le Coréen Hong Sangsoo. Une bonne nouvelle : aucun film ne dépasse les deux heures, à l'exception de « Manderlay », de Lars von Trier, et encore ne dure-t-il que 2h 19.
Débuts
Un seul premier film dans la compétition, mais il n'est pas signé d'un inconnu : l'acteur Tommy Lee Jones fait ses débuts de réalisateur avec « Trois enterrements », un film engagé sur les conflits à la frontière américano-mexicaine. Il est en lice pour la Caméra d'or : le jury, présidé par Abbas Kiarostami, aura l'embarras du choix avec les nombreux débutants sélectionnés dans les sections parallèles (neuf pour Un certain regard, six pour la Semaine de la critique et trois pour la Quinzaine des réalisateurs).
France
Représentant la France, Dominik Moll, l'auteur de « Harry, un ami qui vous veut du bien », a le redoutable honneur d'ouvrir les festivités. Les spectateurs pourront découvrir dès aujourd'hui sur les écrans son « Lemming », avec Charlotte Gainsbourg et Charlotte Rampling. Daniel Auteuil est la vedette des deux autres films en compétition : « Caché » de Michael Haneke, où il retrouve Juliette Binoche, et « Peindre ou faire l'amour », d'Arnaud et Jean-Marie Larrieu, où il est en compagnie de Sabine Azéma et d'Amira Casar. Le franc-tireur Alain Cavalier (« le Filmeur »), le toujours intéressant Pierre Jolivet (« Zim and Co ») et l'audacieux François Ozon (« le Temps qui reste ») figurent pour leur part à l'affiche d'Un certain regard.
Guerre
« La Guerre des étoiles », bien sûr, qui profite du festival pour une sortie mondiale en fanfare. « Stars Wars 3 : la revanche des Siths » sera présenté hors compétition et sur les écrans français dès le 18 mai et l'on saura enfin comment Anakin Skywalder est devenu Dark Vador. Mais il y aussi la guerre, la vraie : la « Grande Guerre » évoquée par Christian Carion dans « Joyeux Noël » (hors compétition) ; la guerre Iran-Irak à travers « Kilomètre zéro », du Kurde Irakien Hiner Saleem ; le conflit israélo-palestinien dans « Pour un seul de mes deux yeux », du cinéaste israélien engagé Avi Mograbi (hors compétition).
Maîtresse...
... de cérémonie : c'est la jeune comédienne belge qui éclatait dans « l'Auberge espagnole », Cécile de France, qui officiera pour la cérémonie d'ouverture (en direct sur Canal+ aujourd'hui à 19 h 30) et de clôture.
Optimisme
La violence et le désespoir sont au rendez-vous de très nombreux films, comme « A History of Violence », de David Cronenberg, « Sin City », de Frank Miller et Robert Rodriguez (d'après la BD du premier), « Last Days », de Gus Van Sant (les derniers jours d'un artiste qui ressemble beaucoup à Kurt Cobain). Pour autant, selon le directeur artistique et sélectionneur du festival Thierry Frémaux, « les films présentés cette année ne sont pas pessimistes. La vision d'ensemble est plutôt optimiste : chaque film a ce petit quelque chose qui dit que tout n'est pas perdu ».
Président
Toutes les surprises sont permises - et espérées - avec à la tête du jury Emir Kusturica, titulaire de deux palmes d'or (« Papa est en voyage d'affaires » et « Underground », en 1985 et 1995), sûr d'en décrocher un jour une troisième et qui affirme : « Le cinéma, c'est moi ». « Je me sens l'âge d'un chef de troupe », dit-il à propos du jury qui réunit quatre autres réalisateurs (Agnès Varda, John Woo, Fatih Akin, Benoît Jacquot), trois acteurs (Nandita Nas, Salma Hayek et Javier Bardem) et un écrivain (Toni Morrison).
Sections
Une nouvelle section fait son apparition : « Tous les cinémas du monde » accueillera chaque jour, du 14 au 20 mai, un pays différent (Maroc, Afrique du Sud, Mexique, Autriche, Pérou, Sri Lanka et Philippines). La section « Un certain regard », dont le jury est présidé par le cinéaste Alexander Payne, présentera pour sa part 24 films, la Semaine de la critique sept longs métrages (des premiers ou deuxième films) et la Quinzaine des réalisateurs 21.
Stars
Quand on demande à Thierry Frémaux quelles sont les stars attendues à Cannes, il répond par une longue liste qui va de Scarlett Johansson à Bruce Willis en passant par beaucoup d'autres Américains, dont Sharon Stone et Michael Pitt. Mais la star n'est plus ce qu'elle était, quand ce sont les vedettes de la télé qui sont le plus acclamées (et reconnues déjà) en montant les marches. Ne pas oublier cependant Catherine Deneuve, chargée, après Max Von Sydow, de la « Leçon d'acteur », et Woody Allen, qui offre à Cannes, hors compétition, son dernier opus et premier film européen (tourné en Angleterre), « Match Point ».
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