Emmanuel Baudard, 40 ans, comparaît jusqu’à vendredi devant les assises du Bas-Rhin pour « administration de substance nuisible suivie d’infirmité permanente par concubin ». Il est accusé d’avoir caché à sa compagne sa séropositivité, qu’il connaissait depuis 1989, et de lui avoir transmis le VIH, en 1999, en sachant le risque qu’il lui faisait courir.
L’accusé a reconnu qu’il se savait contaminé lorsqu’il a eu des relations sexuelles non protégées avec son amie, aujourd’hui âgée de 38 ans. Il dit l’avoir fait en raison d’un quiproquo et par lâcheté. « Je lui ai dit que je pouvais pas le faire sans préservatif, elle m’a dit "Ça craint plus rien", on l’a fait. Pour moi, ça voulait dire qu’elle était comme moi », a-t-il expliqué à la cour.
La jeune femme a appris sa séropositivité en décembre 1999. Mais ce n’est qu’après sa séparation avec M. Baudard, en 2003, qu’elle a compris qu’il était au courant de sa maladie à l’époque de leur relation, ce qui l’a conduite à porter plainte en janvier 2007.
Le fait d’avoir été le compagnon de la victime est une circonstance aggravante qui explique le jugement devant les assises et non en correctionnelle et le fait que la peine encourue puisse aller jusqu’à 15 ans de réclusion. C’est la deuxième fois qu’une affaire de ce type passe aux assises, après la condamnation en 2008, à cinq ans de prison avec sursis, d’une femme accusée d’avoir contaminé son mari. En correctionnelle, plusieurs condamnations sont déjà intervenues. Cette pénalisation de la transmission du VIH inquiète depuis plusieurs années les associations, qui la jugent, comme le Planning en 2008, « dangereuse et contre-productive ».
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