PRÈS D’UN LOGEMENT sur dix en France présente des niveaux de pollution chimique très élevés, selon la première étude à grande échelle en France, publiée par l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur. «La pollution chimique est plus importante à l’intérieur qu’à l’extérieur», souligne Séverine Kirchner, coordinatrice scientifique.
L’Observatoire a mesuré l’air de 567 résidences principales et interrogé 1 612 habitants dans 74 villes de 55 départements. L’étude est représentative de la qualité de l’air de 24 millions de résidences principales en France métropolitaine.
L’air intérieur est d’autant plus important que nous passons en moyenne 80 % de notre temps dans des bâtiments (écoles, travail, domicile), selon l’Observatoire. Or, dans 9 % des logements étudiés, on trouve de trois à huit composés chimiques à de très fortes concentrations. A l’inverse, 45 % des logements présentent des niveaux de concentration très faibles pour l’ensemble des polluants chimiques mesurés (une trentaine). Et, selon le polluant considéré, entre 5 et 30 % des logements présentent des niveaux de pollution nettement plus élevés que les concentrations trouvées en moyenne dans le parc de logements étudié.
Le formaldéhyde (produits de décoration, colles, désinfectants, détergents, cosmétiques…), plus connu sous le nom de formol quand il est dissous dans l’eau, «est présent partout dans les logements», a averti Séverine Kirchner, en rappelant que la demande de la France d’une classification européenne de ce composé organique en cancérogène était en cours d’examen. En revanche, le monoxyde de carbone, gaz très toxique, incolore, inodore et sans saveur, provenant d’appareils de combustion mal raccordés ou mal entretenus, est pratiquement absent des logements étudiés.
En ce qui concerne les polluants biologiques, la moitié des logements ont des teneurs en allergènes d’acariens dans la poussière supérieures à 1,6 µg/g, et même supérieures à 2,2 µg/g pour certains acariens, alors que le seuil de sensibilisation est de 2 µg/g. La moitié des logements ont des teneurs en allergènes de chats et de chiens inférieures à la limite de quantification.
Les résultats de cette étude vont être exploités par les agences sanitaires et les pouvoirs publics pour mieux évaluer les risques et définir d’éventuelles mesures de protection.
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