LA DENSITOMÉTRIE osseuse, technique de référence dans l’évaluation de la résistance osseuse, est remboursée depuis le 1er juillet 2006. «Il s’agit là d’une avancée décisive, attendue depuis de nombreuses années», insiste le Dr David Elia. Les conditions de remboursement de cet examen sont parfaitement spécifiées. Dans la population générale, pour un premier examen, la densitométrie se justifie en cas de signes d’ostéoporose (fracture vertébrale, antécédents de fracture périphérique sans traumatisme majeur) et de pathologie ou de traitement potentiellement inducteur d’ostéoporose. Chez la femme ménopausée, l’indication est en outre justifiée par un antécédent familial (au premier degré) de fracture fémorale, un indice de masse corporelle inférieur à 19 kg/m2, une ménopause précoce (avant 40 ans) et un antécédent de corticothérapie (au moins trois mois à une dose supérieure à 7,5 mg/j d’équivalent prednisone). Pour un deuxième examen, la densitométrie osseuse est remboursée en cas d’arrêt du traitement antiostéoporotique (en dehors de l’arrêt précoce pour effet indésirable) chez la femme ménopausée. Chez la femme ménopausée sans fracture, lorsqu’un traitement n’a pas été mis en route après une première ostéodensitométrie montrant une valeur normale ou une ostéopénie, une deuxième ostéodensitométrie peut être proposée, trois à cinq ans après la réalisation de la première, en fonction de l’apparition de nouveaux facteurs de risque.
Les facteurs de risque reconnus.
Deuxième avancée majeure : l’élargissement du remboursement de certains médicaments de l’ostéoporose par l’assurance-maladie, qui montre l’importance accordée à une prise en charge précoce de la pathologie et au rôle des facteurs de risque. Le remboursement à 65 % du raloxifène (Evista), traitement de première intention de l’ostéoporose à risque vertébral, est désormais étendu et s’adresse aux patientes qui ont fait une fracture par fragilité osseuse, ainsi qu’en l’absence de fracture, aux femmes ménopausées dont le T-score est inférieur à – 3, ou inférieur ou égal à – 2,5, avec d’autres facteurs de risque (en particulier un âge supérieur à 60 ans, une corticothérapie systémique ancienne ou actuelle avec des doses supérieures ou égales à 7,5 mg/j d’équivalent prednisone, un antécédent maternel de fracture du fémur, une ménopause survenue avant l’âge de 40 ans, un indice de masse corporelle inférieur à 19 kg/m2).
Trois millions de femmes sont concernées par l’ostéoporose et, jusqu’à présent, seules celles qui présentaient une fracture pouvaient prétendre à un remboursement. Aujourd’hui, grâce au remboursement de la densitométrie osseuse et à l’extension du remboursement des médicaments, les femmes peuvent bénéficier d’une prise en charge plus précoce, avant la survenue d’une première fracture. Une avancée majeure, compte tenu du coût médical et social des fractures ostéoporotiques.
«La stratégie thérapeutique de l’ostéoporose postménopausique est en pleine évolution», a rappelé le Pr Erick Legrand. La perte osseuse est progressive, sur deux ou trois décennies, et l’avenir privilégiera sûrement une approche thérapeutique séquentielle.
En pratique, le raloxifène (Evista) occupe une place de choix en première intention dans la stratégie thérapeutique de l’ostéoporose postménopausique. L’étude More a parfaitement démontré son efficacité antifracturaire vertébrale chez les femmes ostéoporotiques, avec ou sans fracture, avec en outre une amélioration de la densité minérale osseuse et une préservation de la qualité de l’os. La même étude a permis de confirmer sa sécurité d’emploi – absence d’augmentation du risque cardio-vasculaire à quatre ans – et de souligner son impact positif sur le risque de cancer du sein. Il est en effet diminué de 62 % à quatre ans.
D’après les communications du Pr Erick Legrand et du Dr David Elia lors d’une conférence de presse organisée par les Laboratoires Lilly.
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