Les troubles de l’attention d’apparition tardive sont fréquents en consultation mémoire. « L’attention est un processus cognitif de base pour orienter nos ressources vers une source d’information. Elle est omniprésente dans tout processus cognitif » a souligné le Dr Christophe Arbus (Toulouse). Il existe un processus endogène en fonction de la motivation mais des processus distractifs appelés « bottom up » sont à l’œuvre pour faire fluctuer l’état d’attention. Le vieillissement est sélectif sur l’attention visuelle, elle préserve le processus volontaire mais la capacité à inhiber les phénomènes distractifs a tendance à s’émousser, d’où les difficultés de concentration et la difficulté à se désengager d’une tâche. L’attention est particulièrement affectée dans la dépression où le patient ne parvient plus à engager l’énergie nécessaire pour se concentrer. « C’est un modèle d’allocation de ressources avec une réduction du quota et de la disponibilité d’énergie attentionnelle dédiée » a complété le spécialiste. Dans les dépressions du sujet âgé, il existe une forme subsyndromique avec un ralentissement marqué, une apathie et une asthénie associée à une perte d’élan vital. Il peut être difficile de faire la part des choses avec une maladie d’Alzheimer. Dans la maladie d’Alzheimer, le syndrome amnésique est de nature hippocampique et porte sur le stockage et non sur la récupération du souvenir. L’indiçage permet de mettre sur la voie le processus de remémoration et de savoir s’il existe ou non un problème de stockage des informations. Il existe aussi des troubles attentionnels dans l’anxiété, les causes iatrogéniques ou confusionnelles. Les démences fronto-temporales qui présentent des troubles des fonctions exécutives constituent un modèle de labilité attentionnelle. Leur étude a permis de montrer que les processus attentionnels sont sous-tendus par l’activité du cortex pré-frontal considéré comme le superviseur et l’administrateur de la mémoire de travail. La prise de psychotropes est également susceptible d’altérer le processus attentionnel. La HAS a montré en 2007 que 20 % des Français prennent des psychotropes qu’il s’agisse d’hypnotiques ou d’anxiolytiques et la moitié des prescriptions se font chez les plus de 70 ans. « Le diagnostic cognitif préoccupe les psychiatres et il est très important d’évaluer les troubles attentionnels. Leur évaluation permet de constater la validité des bilans neuro-psychologiques faits en centres-mémoire. »
Troubles de l’attention
Un piège diagnostique
Publié le 04/02/2011
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Les problèmes de mémoire, le vieillissement ou la dépression peuvent se manifester par un déficit attentionnel. Il faut les prendre en compte dans les bilans neuro-psychologiques des centres-mémoires.
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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