Deux jours après la signature d’un « protocole national pour la sécurité des professions de santé », la Préfecture de Police de Paris a annoncé l’interpellation d’un homme soupçonné d’avoir agressé des médecins en Seine-Saint-Denis. Un des praticiens attaqués avait fait appel à la police début avril via la ligne téléphonique dédiée aux professionnels de santé. Il a signalé qu’un toxicomane était parvenu « en le menaçant et en usant de violences à se faire prescrire des produits de substitution ».
C’est justement le dispositif mis en place dans le 93 qui a inspiré le protocole signé la semaine dernière entre les ministères de la Santé, l’Intérieur et la Justice. « La violence que subissent les médecins peut correspondre à des situations différentes, a souligné à cette occasion Xavier Bertrand, ministre de la Santé. Dernièrement une gynécologue a été agressée lors d’un cambriolage et une autre par une ancienne patiente ». Selon l’Observatoire de la Sécurité des médecins du Conseil de l’Ordre, 920 incidents ont été signalés en 2010 contre 512 en 2009. « La réponse pénale à ces actes de violences doit être ferme, a insisté le garde des Sceaux, Michel Mercier. En 2009, 161 condamnations pour des faits de violences contre des professionnels de santé ont été prononcées contre 98 en 2005 ».
Ne pas hésiter à porter plainte
Ce protocole vise aussi à inciter les professionnels à porter plainte. « Il est important de porter plainte pour prévenir la récidive », a plaidé le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant. Désormais, comme c’est déjà le cas dans la Seine-Saint-Denis, il sera possible de prendre les plaintes sur place ou sur rendez-vous et pour le plaignant, de se domicilier à son adresse professionnelle ou au sein des services police ou de gendarmerie. Ce protocole sera décliné au niveau régional entre les ARS, les URPS et les conseils de l’Ordre pour « s’adapter aux réalités locales ». Un guide pratique sera distribué aux praticiens et il sera possible de faire appel aux forces de l’ordre pour réaliser des diagnostics de sécurisation des cabinets. En outre, là où les circonstances locales le justifient, des procédures d’alerte spécifiques pourront être mises en place : boîtiers de déclenchement d’alerte, numéro d’appel dédiés vers Police secours, géolocalisation des médecins en intervention,… Enfin, une invitation sera adressée aux maires de déployer la vidéosurveillance sur la voie publique aux abords des cabinets médicaux, paramédicaux et des pharmacies.
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