Comme le précise le site de l’Assurance maladie, « il y a un avant et un après l'infarctus », et la réadaptation cardiaque « a pour but de rééduquer le patient à l'effort selon ses capacités cardiaques et de permettre la reprise d'une vie la plus normale possible ». Elle est commencée progressivement lors de l’hospitalisation en service de cardiologie puis est pratiquée plus intensivement dans un établissement spécialisé.
La capacité à l’effort est en effet l’un des plus puissants marqueurs pronostiques de mortalité dans la population générale ainsi que chez les coronariens ou les insuffisants cardiaques. Une amélioration de la capacité à l’effort d’un équivalent métabolique est associée à une diminution de plus de 15 % de la mortalité totale. Le réentraînement à l’effort est ainsi une composante essentielle en réadaptation cardiaque. Il doit être associé à des mesures d’éducation thérapeutique et à un contrôle des facteurs de risque cardio-vasculaires.
Une réduction de la mortalité cardio-vasculaire de 26 %
L’exercice physique en tant que traitement doit être prescrit de façon précise et adaptée. Il associe différents types d’entraînement : en endurance, en résistance et respiratoire, notamment. Pour chacun, il convient de préciser sa fréquence, son intensité, son type et sa durée. L’entraînement en endurance est quasi systématiquement proposé dans le cadre de la réadaptation cardiaque. Il permet une réduction du stress pariétal et optimise le débit cardiaque. Au niveau périphérique il est associé à une amélioration du transport d’oxygène, à une diminution de la résistance à l’insuline et une correction de la dysfonction endothéliale. De plus, il a des effets anti-athérogène, anti-arythmique et anti-thrombotique (1). Après infarctus du myocarde, la réadaptation cardiaque en centre spécialisé est ainsi recommandée avec un haut niveau de preuves (2). La réadaptation des coronariens s’accompagne en effet d’une réduction de la mortalité cardio-vasculaire de 26 % et de la mortalité globale de 20 %, ainsi qu'une réduction significative des réhospitalisations (2).
Un patient sur 4 seulement
Ainsi, aujourd’hui, après syndrome coronaire aigu, angioplastie ou pontage, le fait de ne pas intégrer un programme de prévention secondaire constitue une réelle perte de chances. Néanmoins, le recours aux services de réadaptation cardiaque est plutôt faible en France, 28 % en 2014 en post-infarctus, 10 % pour les insuffisants cardiaques, avec de très fortes disparités selon les régions (3). Le recours à la réadaptation cardiaque diminue avec l’âge, il est plus faible chez les femmes, et est très variable selon les régions, avec de forts écarts, qui témoignent de disparités de pratiques et de l'offre de soins en services de réadaptation. Cette situation incite à développer l’implantation de services spécialisés sur le territoire, mais aussi l’information auprès des patients.
(1) Iliou MC, Blanchard JC. Entraînement : continu ou en intervalles ? AMC Pratique 2015:9–13.
(2) Pavy B, Iliou M-C, Vergès-Patois B, et al. French Society of Cardiology guidelines for cardiac rehabilitation in adults. Arch Cardiovasc Dis. 2012:309–328.
(3) de Peretti C, Nicolau J, Chin F, et al. Cardiac rehabilitation after acute myocardial infarction (AMI) in France according to national post-acute hospitalization database. Bull Epidémiol Hebd 2014;5:84–92.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature