Quand Edward Freis, né le 12 mai 1912 à Chicago, commence à étudier l'hypertension artérielle dans les années 1950, on est à l'époque où la plupart des cliniciens « pensent que l'hypertension est essentielle pour perfuser les tissus », rappelle Edward Frohlich. Freis voulait prouver une fois pour toutes que l'HTA n'est pas « bénigne » et qu'un traitement efficace par voie orale peut entraîner une réduction spectaculaire de la morbidité et de la mortalité.
A l'époque, on estimait que c'était un non-sens de traiter l'hypertension. Il met alors en place la VA Cooperative Health Study, qui commence en 1964 dans dix-sept centres. L'étude montre qu'il y a un intérêt à ramener la diastolique de 120 à 90. Quand elle est présentée, elle est contestée, notamment son protocole. « C'est comme si on critiquait Henris Ford de n'avoir pas conçu une voiture parfaite selon les critères actuels », déplore Frohlich. Toutefois, les résultats son largement admis. Et Freis reçoit le prix Lasker en 1971. Une autre contribution majeure de Freis est d'avoir modernisé les essais cliniques ; il a parfaitement compris l'importance du placebo.
Freis a une passion : le golf, qu'il décide de pratiquer jusqu'à ce que son âge rejoigne son score ; il s'arrête à 84 ans. Et meurt à 92, le 1er février 2005.
« The Lancet » du 5 mars 2005, p. 840.
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