Nous sommes aux Pays-Bas. Un homme de 62 ans est vu en urgence pour le prolapsus d’une iléostomie. Deux ans plus tôt, on lui avait créé cette iléostomie en raison d’une ischémie mésentérique ayant nécessité une hémicolectomie droite étendue. Le prolapsus est survenu douze heures avant que le malade ne soit vu à l’hôpital. On tente de réduire ce prolapsus à la main, mais on n’y parvient pas. Ce patient est en mauvais état sur le plan cardio-vasculaire et pulmonaire, ce qui rend risquées l’anesthésie et l’intervention. Alors, on tente un traitement qui a déjà été décrit dans le prolapsus anal, le prolapsus utérin des vaches et (rarement) le prolapsus d’iléostomie : on applique du sucre en poudre sur l’iléon prolabé ; cela afin d’aspirer, par un phénomène d’osmose, du liquide du tissu œdématié. Résultat : dans les 2 min, l’œdème a diminué suffisamment pour permettre une réduction spontanée du prolapsus. Vingt-quatre heures plus tard, une évaluation endoscopique montre une ischémie modérée de la partie basse de l’iléon, ne nécessitant pas de traitement. Le patient quitte l’hôpital le lendemain. Dans les six mois qui suivent, le prolapsus ne se reproduit pas.
Rappelons que le sucre en poudre a également été proposé dans le traitement des escarres, de même que le miel ; là, l’effet recherché est le tarissement de l’infection, le nettoyage de la plaie et le bourgeonnement des lésions.
Alexandra Brandt et Olaf Schouten. New England Journal of Medicine du 12 mai 2011.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature