UN CINQUIEME rétrovirus humain, baptisé HTLV3, vient d'être découvert par une équipe de l'Institut Pasteur à Paris, celle d'Antoine Gessain. Ainsi s'achève « une quête scientifique de longue haleine ». Ce nouveau virus s'ajoute à la liste des deux autres HTLV et des VIH.
Les chercheurs sont partis de l'équivalence entre les humains et les simiens. Trois types de STLV étaient connus chez les singes et seulement 2 HTLV (Human T Cell Leukemia/Lymphoma Virus) chez l'homme, d'où l'idée qu'un 3e HTLV pouvait exister. D'autant que les STLV3 sont distribués de façon large et variée en Afrique.
L'équipe d'Antoine Gessain est donc partie à la recherche d'un hypothétique HTLV3, handicapée par l'absence d'outil de détection spécifique d'un virus inconnu. La collaboration d'un médecin anthropologue de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) à Orléans, Alain Froment, leur a permis de « détecter et de caractériser partiellement au niveau le virus HTLV3 à partir d'un habitant d'Afrique centrale », suggérant que ce nouveau virus pourrait être répandu à travers le continent africain.
Tout reste à découvrir.
Dans leur article, publié dans « Retrovirology », les chercheurs ajoutent que tout reste à découvrir sur ce nouveau rétrovirus. Qu'il s'agisse de sa distribution géographique, de son épidémiologie et de son mode de transmission, de ses caractéristiques moléculaires et de son association éventuelle avec une affection. Antoine Gessain relève cependant que « au vu des pathologies majeurs provoquées par la plupart des autres rétrovirus humains, il paraît aujourd'hui important de mener des investigations sur HTLV3 et de mesurer son possible impact sur la santé humaine ».
HTLV1 a été le premier rétrovirus humain découvert, en 1980. Il infecte de 15 à 20 millions de personnes dans le monde, mais environ 5 à 10 % des sujets touchés voient apparaître une leucémie/lymphome T ou une paraparésie spastique tropicale.
« Retrovirology », 9 mai 2005.
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