Étrange année que 2010 ! Elle aura certes amené quelque surprise : des bonnes (promesse du C à 23 euros et de la réforme de la médecine de proximité), comme des mauvaises (taxation de la télétransmission, hausse de la taxe professionnelle). Mais de l’avis général, elle aura surtout été celle des attentes, des indécisions et même des reculs. Pas de deux sur la réforme Bachelot... Et régression probable de vos revenus. Il y a pourtant deux façons bien différentes d’interpréter ces douze mois d’actualité.
Les pessimistes décriront un vide sidéral. 2010 serait une année sans, une année « pour du beurre ». Et c’est vrai que pour les médecins, rien ne s’est décidé, rien ne s’est discuté et au final rien n’a vraiment changé depuis le 1er janvier. C’est l’année de la dénonciation de la convention médicale, sans rien de neuf pour la remplacer. C’est une bonne année pour la maîtrise des dépenses, mais hormis les primés du Capi, les médecins n’en ont pas bénéficié en retour. C’est l’année des élections professionnelles, mais la campagne a été à moitié escamotée et au final, les abstentionnistes ont été majoritaires. Enfin, c’est l’année de la mise en place des ARS, mais celles-ci semblent se soucier comme d’une guigne de la médecine de ville.
Face à cet inventaire un peu déprimant, risquons quand même une interprétation plus optimiste. 2010 serait en réalité le temps de gestation qu’il fallait avant la réforme. Et d’ailleurs, il se clôt sur des notes positives. La première partie de l’année a été marquée par des grèves de généralistes à répétition, par des blocages sur le C et le Cs et par un climat de méfiance entre Roselyne Bachelot et la profession, hérité de la crise du H1N1. Elle se termine presque en fanfare, sur la dynamique du rapport Hubert, les promesses du président et l’arrivée d’un tandem de ministres qui semble bien accueilli par les médecins. Changement de décor qui devrait se décliner par la reprise prochaine des négociations conventionnelles. 2010 s’achève donc plutôt mieux pour vous qu’elle n’a commencé. Faut-il y voir en ce début d’hiver, le signe avant-coureur d’un printemps de la médecine générale ? C’est en tout cas le vœu que Le Généraliste formule à ses lecteurs pour 2011 .
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