Pour rejoindre le fameux Triangle d’or, au nord du Laos, il faut atteindre Vientiane, la capitale du pays et rejoindre Luang Prabang, la ville aux soixante pagodes, puis prendre un petit coucou pour Luang Nam Tha .
Après une petite demi-heure de vol au-dessus d’une véritable mer végétale, le petit avion de vingt places atterrit sur l’aéroport de poche. Un jeune homme, regard fermé - en fait timide comme beaucoup de Lao - exige avec brusquerie le passeport. Mais c’est juste pour recopier le nom. Ensuite, charmant, il nous confie au tuk-tuk, le taxi local, sorte de scooter à trois roues qui fait la navette avec le « centre-ville », bien grand mot pour ces quelques rues désertes. Après une nuit dans une guest house, c’est enfin l’ultime étape vers Muang Sing, le cœur du Triangle d’Or, là où il y a encore quelques années l’opium se vendait librement sur le marché.
Dès potron-minet, il faut prendre la route. Certes, il n’y a qu’une soixantaine de kilomètres à parcourir. Mais dans ce camion aménagé en bus, chaque chaos est une petite épreuve. Et la poussière, entêtante, s’engouffre sous les maigres bâches. À moins de 20 à l’heure, le chauffeur négocie au mieux les nids de poule qui rendent irréels les tronçons asphaltés. Mais le paysage, forêts de conifères et de bambous, est somptueux.
Muang Sing est au cœur d’un cirque naturel d’une bonne vingtaine de kilomètres de rayon, bordé par la Birmanie, la Thaïlande et la Chine. Sur le Talaat nyai ( le marché), en costumes traditionnels , se croisent les Thai Lu, les Yaos, les Thai dam, et aussi les Hmongs, Lanten, Egor, Akhas, Koui,et autres Mien … Une mosaïque d’ethnies qui vit le plus souvent de troc et parfois encore de la culture du pavot.
Somlith , un charpentier de l’ethnie des Thai Lu dont les ancêtres se sont installé ici voici au moins cinq siècles, arrondit ses fins de mois en devenant guide à l’occasion. Guide fort compétent qui nous fera découvrir quelques minorités ethniques. Selon les cas, leur principale activité est la pêche, la chasse ou la cueillette. Vêtus de leurs costumes colorés, ils vivent dans des huttes traditionnelles sommaires, enchevêtrement de branches et de bambous.
Hors du temps
Hoy Luang, près de la frontière birmane, est un village hmong d’une trentaine de familles. Ici vit une ethnie montagnarde d’agriculteurs, les Hmongs dans des cases en bambou sur pilotis. Confort spartiate et eau à la source. Les femmes, habits noirs et bleus cintrés de rouge, chignon soigneusement roulé en biais sur le devant de la tête, préparent le repas à base de porc dans de vastes chaudrons pendant que les hommes, accroupis, fument dans d’immenses pipes de bambou .
Plus loin, à Chalvern, rien ne signale ce village Akha de près de deux cents personnes à une heure de marche dans la forêt. Très timides, certains Akhas, coiffes colorées rehaussées de pièces de monnaie, de pompons multicolores et de petits grelots refusent de se laisser photographier tandis que d’autres s’y prêtent en souriant.
Dernière ethnie de cette escapade - on en recense 68 officiellement au Laos, dont la moitié dans le Nord- les Lanten du village de Pakha, à 50 km de Muang Sing.
Ce jour-là, la plupart des femmes des vingt-cinq familles sont occupées à malaxer de la pâte de bambou qu’elles étalent sur de larges panneaux. Une fois sèche, cette pâte donne une feuille de parchemin très mince mais très résistante d’un bon mètre de long qui, décorée, sera utilisée quatre fois l’an, lors des fêtes du village..
En partant, , il y a, comme toujours, le moment des petits cadeaux. A l’une des très belles jeunes femmes qui fabriquait ces feuilles en bambou, on offre un petit miroir de poche. D’un sourire indéfinissable, elle remercie et se mire dedans. Comme si, pour la première fois, elle découvrait son visage…
Y aller : il n’existe pas de vol direct pour le Laos. Thaï Airways , Malaysian airways et Vietnam Airlines proposent des vols pour Vientiane avec une escale.
Environ 700 euros A/R. Les bagages peuvent être enregistrés pour la destination finale.
Formalités : visa d’un mois directement à l’arrivée
Santé : pas de vaccin obligatoire. Risque de paludisme toute l’année.
Argent : 1 euro vaut 12850 kips. Les distributeurs d’argent sont très rares. Munissez-vous de dollars et de petites coupures.
Guides : Loney Planet, Le petit Futé, le Routard et sur Internet www. france.diplomatie.fr
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