Enlever un A, un B, ou un O, (les lettres des groupes sanguins A, B, O, ou AB), et le sens disparaît.
C'est le principe de l'opération #missing type, que l'EFS emprunte au NHS Blood and transplant britannique pour la 13e édition de la journée mondiale des donneurs de sang. Au moins une cinquantaine de marques (comme AFP, Uber, Ferrero, Bensimon ou encore l'ANSES) se sont prêtées au jeu et particuliers, entreprises, ou institutions sont invités à faire de même sur les réseaux sociaux du 10 au 17 juin pour manifester leur engagement citoyen. « Donner son sang est un acte de solidarité nationale, de générosité, un élément du vivre ensemble », a promu François Toujas, président de l'EFS, lors d'une conférence de presse organisée en amont. Ce fut également un réflexe pour de nombreux Français au lendemain des attentats de novembre 2015 (où la fréquentation des sites a augmenté de plus de 55 %) et juillet 2016.
Objectif 10 000 dons par jour
En moyenne, l'EFS a comme objectif de recueillir 10 000 dons de sang chaque jour, pour soigner 1 million de patients, la moitié ayant besoin de produits sanguins labiles (PSL), l'autre de médicaments dérivés du sang. Tout l'enjeu est de « maintenir le stock entre le trop - qui conduirait à la péremption des produits, les plaquettes ayant une durée de vie de 5 jours, les globules rouges de 42 jours et le plasma, d’un an - et le trop peu », a expliqué le Dr François Charpentier, directeur de la chaîne transfusionnelle. Or les vacances (été ou hiver) sont souvent des périodes de creux dans le calendrier des dons, tout comme le mois de mai avec ses nombreux ponts, sans oublier les périodes d'épidémies de grippe ou de gastro, qui se ressentent immédiatement dans un modèle de flux tendu.
Avec cette opération de marketing social, l'EFS espère faire aussi bien que l'an passé - 74 582 dons de sang sur la semaine, et 10 000 nouveaux donneurs - même si ce 14 juin tombe dans un entre-deux tours électoral. Il s'agit aussi de renforcer la communauté : si l'EFS recense 1,7 million de donneurs réguliers, 170 000 personnes sortent chaque année des fichiers.
« La difficulté n'est pas d'attirer les jeunes, mais de les fidéliser », résume François Toujas. En effet, 31 % des nouveaux donneurs ont entre 18 et 19 ans, et 35 % entre 20 et 29 ans. Mais moins de la moitié (40 %) revient dans l'année qui suit. « Nous espérons entrer dans une logique transactionnelle, avoir une conversation avec les nouveaux donneurs, les fédérer grâce aux réseaux sociaux, à l'heure où le portable est le prolongement de la main et où les jeunes prennent des selfies lorsqu'ils donnent leur sang », a indiqué Philippe Moucherat, directeur de la communication. Un article scientifique sur cette population devrait être publié prochainement.
Recrutement de 100 médecins
Le président de l'EFS a par ailleurs annoncé le recrutement de 100 médecins sur les sites de collecte et dans les laboratoires de biologie (pour maintenir un effectif établi à 800 médecins). Parallèlement, l'expérimentation de questionnaires pré-dons menés par des infirmiers (avec un médecin sur site) depuis 2015 est généralisée (en vertu d'un décret de mars 2017) : 130 infirmiers ont déjà été formés, et une centaine par an devraient encore l'être, pour atteindre courant 2018 la cible de 450 infirmiers.
Enfin, en novembre prochain devrait commencer une grande enquête en partenariat avec Santé publique France pour sonder la perception des donneurs sur le nouveau questionnaire entré en vigueur en juillet 2016, avec de nouveaux critères, permettant notamment aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) de donner leur sang, sous certaines conditions (comme une abstinence de 12 mois).
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