APRÈS L’HYPERTENSION artérielle et l’insuffisance cardiaque, le périndopril (Coversyl), inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC), bénéfice d’une nouvelle indication dans la maladie coronaire stable en raison des données apportées par EUROPA (EUropean trial on Reduction Of cardiac events with Perindopril in stable coronary Artery disease). Cet essai international a été mené en double aveugle pendant quatre ans chez 12 218 patients ayant une maladie coronaire stable sans signe clinique d’insuffisance cardiaque, et qui, pour la majorité, avaient un antécédent d’infarctus du myocarde (IDM) et/ou de revascularisation coronaire.
La plupart des patients recevaient déjà le traitement usuel : antiagrégant plaquettaire (92 %), hypolipémiant (58 %), bêtabloquant (62 %). Les patients ont été randomisés pour recevoir en plus soit le périndopril à la dose de 8 mg par jour, soit un placebo.
Un critère principal combiné.
Le critère principal d’évaluation était combiné, associant mortalité cardio-vasculaire, infarctus du myocarde non fatal et/ou arrêt cardiaque récupéré. Le traitement par Coversyl a entraîné une réduction significative de 20 % du risque relatif de ce critère combiné.
Chez les patients ayant un antécédent d’IDM et/ou revascularisation, la réduction du risque relatif était de 22,4 %.
Une réduction significative de 22 % du risque relatif des IDM non mortels et de 39 % des hospitalisations pour insuffisance cardiaque a été observée dans le groupe Coversyl. La tolérance a été bonne : arrêts de traitement pour effet secondaire : 6 % (placebo : 2,1 %). A trois ans, 93 % des patients recevaient toujours Coversyl à la dose de 8 mg/j (7 % : 4 mg/j).
Effets anti-ischémiques et antiathérogènes.
Les auteurs d’EUROPA (« Lancet », 2003 ; 362 : 782-788) précisent que «l’effet bénéfique du traitement est manifeste quel que soit l’âge du patient, qu’il soit ou non hypertendu, qu’il ait ou non un diabète ou des antécédents d’IDM».
Le périndopril, IEC à longue durée d’action, outre son activité antihypertensive, joue un rôle dans le remodelage cardio- vasculaire et exerce des effets anti-ischémiques et antiathérogènes, dose-dépendants (importance du choix de la dose de 8 mg/j).
Les auteurs soulignent qu’EUROPA démontre «pour une large population de coronariens stables sans insuffisance cardiaque ni notable hypertension une réduction substantielle des événements cardiaques».
Auparavant, les données sur le bénéfice en prévention secondaire de certains IEC concernaient des patients ayant insuffisance cardiaque et dysfonction ventriculaire gauche. L’essai HOPE, avec un autre IEC, a inclus des patients à haut risque ; EUROPA apporte la preuve d’un bénéfice chez des patients dits à bas risque : plus jeunes, traités de façon plus constante, ayant moins de facteurs de risque comme le diabète ou l’HTA.
Paris. Conférence de presse organisée par Servier Médical avec les Prs M. Bertrand (Lille) et G. Steg (Paris).
Le schéma
Le traitement en une seule prise matinale avant le repas doit être commencé à la dose de 4 mg/j pendant quinze jours, puis augmenté à 8 mg/j selon la fonction rénale si la dose de 4 mg/j est bien tolérée.
Chez le sujet âgé, le traitement est commencé à 2 mg/j en une prise pendant une semaine, puis 4 mg/j la semaine suivante ; puis la dose sera augmentée à 8 mg selon la fonction rénale et si la dose précédente est bien tolérée.
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