Conseil national professionnel de pneumologie

Une nouvelle mission pour la FFP

Publié le 24/03/2011
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Crédit photo : S TOUBON

FONDÉE EN octobre 2005, la Fédération française de pneumologie (FFP) réunit l’ensemble des associations de pneumologie, la Société de pneumologie de langue française, les syndicats (SAR et SPH), le Comité national de lutte contre les maladies respiratoires, ainsi que les associations locales et régionales de pneumologues. « L’objectif de la FFP, au départ, était d’associer l’ensemble de la profession pour fournir une réponse cohérente et consensuelle aux nouvelles règles de formation et d’accréditation des médecins. La FFP a obtenu son agrément pour l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) et est devenue l’organisme agréé de référence dans le domaine de la formation médicale continue (FMC) pneumologique », indique le Pr Bruno Housset, président de la FFP.

Ce dispositif de formation continue et d’évaluation des pratiques a été modifié en profondeur par la loi Hôpital, patients, santé, territoire (HPST), votée à l’été 2009. Cette loi a instauré le DPC, qui a fusionné dans une même démarche la FMC et l’EPP. « Les programmes de DPC regrouperont en une seule démarche l’acquisition des connaissances et l’analyse des pratiques. Nous cherchons à simplifier la vie des médecins. Ces programmes se substitueront aux multiples actions de FMC et de d’EPP auxquelles ils devaient s’inscrire jusqu’à présent », expliquait Roselyne Bachelot, la ministre de la santé en avril 2010.

La loi a fait de la FSM un acteur clé de la mise en œuvre du DPC. Aujourd’hui, cette fédération regroupe une trentaine de conseils nationaux professionnels, représentant chacun une spécialité. « Il a été décidé qu’une seule structure par spécialité siègerait au sein de la FSM avec une appellation unique, celle de Conseil national professionnel. Pour ce qui concerne la FFP, son conseil d’administration et son assemblée générale ont voté le fait que la Fédération serait le Collège national professionnel de pneumologie. Mais il a nous a semblé difficile de changer d’appellation : l’image d’une instance, son identité, est fortement associée à son nom. Et il faut reconnaître que la FFP a su imposer sa marque au sein de la spécialité et des tutelles. Elle continuera donc à s’appeler FFP, mais sera le Conseil national professionnel des pneumologues », indique le Pr Housset.

Un Conseil national professionnel doit réunir un certain nombre de critères. « Il doit être paritaire (libéraux et salariés) et avoir une indépendance scientifique et financière », souligne le Pr Housset, en ajoutant que la question du financement reste encore à régler. « La FFP reste pour partie tributaire des laboratoires pour un certain nombre de financements. L’objectif est de rendre la Fédération totalement indépendante de l’industrie. Une solution actuellement à l’étude serait que les différentes structures pneumologiques, qui sont regroupées au sein de la FFP, financent son fonctionnement. Par ailleurs, en 2011, une fondation du souffle verra le jour. Cette structure pourrait aussi être une source de financement de la FFP », indique le Pr Housset.

Un organe de labellisation.

La mission de la FFP en tant que Conseil national professionnel sera de labelliser des programmes de DPC pour les pneumologues. « Nous serons un organe de la labellisation. Notre rôle sera aussi d’aider les différentes structures de pneumologies à mettre en place ces programmes », fait valoir le Pr Housset, en précisant que les Conseils nationaux professionnels auront aussi un rôle à jouer au sein du Conseil scientifique indépendant (CSI), qui aura à se prononcer sur la validité scientifique des programmes de DPC. « La composition du CSI est placée sous la responsabilité de la FSM qui va y désigner des membres des Conseils nationaux professionnels », explique le Pr Housset.

Une autre mission du Conseil national professionnel sera d’élaborer des référentiels professionnels. « C’est un point très important. Il existe en effet, dans notre spécialité, une structure scientifique qui est légitime pour faire un travail de synthèse scientifique, c’est la société savante, la Société de Pneumologie de langue française (SPLF). Ce travail est le socle de recommandations de pratiques cliniques qui seront validées par l’ensemble de la profession. Nous avons élaboré une charte de collaboration entre la FFP et la SPLF, de façon à ce que soient bien établies les missions de chacun », indique le Pr Housset.

Alors que la publication des derniers décrets du DPC se fait toujours attendre, le Pr Housset plaide enfin pour que les choses se mettent en place au plus vite. « Il n’y a toujours pas en France de système structuré de formation continue et d’évaluation des pratiques. Ce qui pose quand même un problème… ».

D’après un entretien avec le Pr Bruno Housset, président de la Fédération française de pneumologie (FFP).

ANTOINE DALAT

Source : Bilan spécialistes