Le Pr Antoine Carpentier (Hôpital Avicenne, Bobigny) indique des avancées significatives en biologie moléculaire. L’identification d’une mutation permet une meilleure classification des gliomes mixtes. « Cette mutation est probablement à l’origine des événements responsables de la tumorigenèse d’une partie des gliomes » a indiqué le Pr Carpentier. Cette mutation IDH (isocitrate déshydrogénase) affecte le métabolisme de la cellule au niveau du cycle de Krebs et elle est présente dans tous les gliomes mixtes et les oligodendrocytomes mais pas dans les autres tumeurs. Elle semble nécessaire à la survie de la lignée cellulaire et le métabolite résultant de cette réaction pourrait favoriser les mutations et conduire à l’évolution de la tumeur. On détermine plusieurs facteurs de bon pronostic : la méthylation du MGMT, la translocation 1p/19q qui rend la tumeur chimiosensible et la mutation IDH 1 ou 2. En ce qui concerne les glioblastomes, la chirurgie permet le diagnostic histologique et la décompression cérébrale pour améliorer le score fonctionnel. Elle doit se compléter d’une radiothérapie sauf âge trop élevé ou contre-indications. Le Temodal® (témozolomide) par voie orale améliore la survie comparativement à la radiothérapie seule soit une médiane de 14,6 mois contre 12,1 mois. La récidive est fréquente et les anti-angiogéniques pourraient avoir un intérêt. Le protocole Avastin-irinotécan utilisé en cancérologie digestive est prometteur avec des réponses parfois spectaculaires. Un essai randomisé comparant Avastin à Avastin + irinotécan ne montre pas de différence entre les deux bras avec un taux de réponse de 30 % et une survie de 9,3 mois sachant néanmoins que la réponse à la chimiothérapie standard seule est de seulement 5 %. Le gain en survie va être particulièrement étudié dans un essai international qui va évaluer radiothérapie, Temodal® associé ou non à l’Avastin®. En ce qui concerne les métastases, la radiothérapie permet de réduire les récidives après chirurgie mais la survie avec une bonne qualité de vie est comparable. Radiothérapie ou non, la médiane de survie est de 10 mois. « Elle est à discuter au cas par cas » a indiqué le spécialiste.
« Une transformation du paysage en oncologie »
Publié le 13/05/2011
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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