UNE DECOUVERTE française pourrait conduire au développement de solutions thérapeutiques plus sûres pour la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux.
L'activateur tissulaire du plasminogène (tPA) reste aujourd'hui la seule molécule capable d'apporter un bénéfice aux victimes d'AVC. Cependant, l'administration de ce thrombolytique n'est pas sans danger : elle est non seulement associée à un risque relativement important d'hémorragie, mais elle pourrait aussi causer d'importants dégâts sur le cerveau des patients.
Une équipe de chercheurs français (équipe Inserm Avenir, Caen) vient, en effet, de découvrir que le tPA est capable de passer la barrière encéphalique et de provoquer la mort de neurones du système nerveux central.
Les processus de mémorisation.
Denis Vivien et son équipe ont montré que le tPA pénètre dans le cerveau par transcytose, grâce à un récepteur spécifique, le LRP (LDL Receptor-related Protein). Il se comporterait alors comme un modulateur de la signalisation glutamatergique. « Or les récepteurs au glutamate de type NMDA sur lequel le tPA agit sont impliqués de manière importante dans les processus de mémorisation, d'apprentissage, mais aussi de mort neuronale », explique Denis Vivien.
Les chercheurs espèrent que ces résultats permettront d'améliorer l'efficacité du tPA. Dans ce dessein, deux stratégies principales seront prochainement développées : la première consiste à bloquer le récepteur LRP afin d'empêcher le passage de la molécule thrombolytique dans le cerveau des patients. La seconde se fonde sur la mise au point de nouvelles formes de tPA qui n'interagiraient pas avec ce récepteur. « Limiter l'accès du tPA aux neurones ou empêcher le tPA d'activer outre-mesure le récepteur aux glutamates NMDA améliorerait considérablement l'efficacité du traitement des AVC, et pourrait même permettre d'augmenter la durée de la fenêtre thérapeutique », concluent les chercheurs.
K. Benchenane et coll., « Circulation » du 3 mai 2005, vol. 111.
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